Comme Télé-Météo avait annoncé qu’il ferait beau, et même chaud, on s’était dit : « Tiens, si on faisait un pique-nique, avec les camarades de la circo, histoire de ne pas se quitter idiots, et de se revoir, avant les grands départs, et même éventuellement de refaire le monde. » Figurez-vous qu’à Dole, il y a un local SNCF, parfait pour ce genre de rencontres, et en prime pas bien loin d’un monument à la gloire de Jaurès. Idéal, non ?
Alors, on est tous venus, d’ici et aussi de là, avec nos salades, nos fromages, nos pâtés, nos jambons, et même deux-trois petits vins bien frais (mais oui, avec modération… Avons-nous des têtes à faire quoi que ce soit sans modération ?). Sur la grande table, on a organisé une espèce d’auberge espagnole. Tiens, tu as du saumon, tu m’en passerais une tranche ? Ma salade de céleri, elle te tente ? La tarte Tatin d’Allain n’a pas eu le temps de montrer qu’elle était belle ! À peine déballée, aussitôt avalée ! On avait aussi ramené le photographe-maison, pour avoir de jolis souvenirs de ce jour-là. Il avait déjà mis toute la campagne en images, alors, il était rodé ! Lionel, lui, il l’avait joué musical. C’est joli, le Temps des Cerises, accompagné à la clarinette, et la Butte Rouge, pas mal non plus. Comme il y avait 4 candidats, on leur a demandé de dire quelques mots, fatal ! La note était à l’espoir et aux lendemains qui finiront bien par chanter, tout de même… On a reparlé de fraternité et de liberté, de solidarité et de campagnes communes, bientôt. On a refait les moments forts de l’aventure. Et puis les trains, comme toujours, finissent par quitter le quai. Alors, l’heure du départ a sonné. On est rentrés, chacun chez soi. Le monde, on n’a pas vraiment eu le temps de le refaire en entier, mais faut un début à tout. En tout cas, c’est bien parti. Au prochain casse-croûte, c’est sûr, on terminera !
brigitte blang