La gauche a-t-elle renoncé à la lutte des classes ?
(L’Humanité des débats. Gauche et classes sociales)
Rappel des faits
Que deviennent les classes populaires ? Comment la gauche aborde-t-elle la question ?
« Il y a ceux qui veulent attiser la lutte des classes et il y a ceux, dont je suis, qui disent que le sort de chacun dépend de celui de tous. » Faut-il s’étonner de cette franche saillie de Nicolas Sarkozy au cours de la campagne électorale ? En tous cas, il faut reconnaître au président d’avoir dit là tout haut ce que ses complices et amis grand patrons et milliardaires savent bien : la lutte des classes continue. Elle ne s’est jamais arrêtée. Difficile de faire croire que l’avalanche de cadeaux accordés durant l’été aux privilégiés de la fortune tomberont dans la poche de l’ouvrier de chez Renault ou de la caissière de chez Carrefour ! Et la gauche dira-t-on ? Comment aborde-t-elle la question ? Au-delà des forces politiques, des partis qui se recommandent de ses valeurs et de ses idéaux, quiconque s’interroge sur les conditions d’une véritable alternative politique et sociale en France peut-il ignorer cette problématique : où vont les richesses produites par le travail, comment se répartissent-elles dans la société ? Et si l’on veut que la vie change « en bas », l’ordre social en place peut-il demeurer comme il est ? La gauche n’a pas le choix : si elle veut regagner la confiance des couches populaires qui se sont senties abandonnées ces dernières années, ne faut-il pas que ces couches redeviennent explicitement son coeur de cible ?
L.D.