La mort en direct.
Retour du pays du Père Noël. C'était une jolie semaine. De même qu'on a inventé le jour sans tabac, le jour sans alcool, le jour sans travail (1er mai ou autres...) on s'était fait 6 jours sans Sarko, sans Ségo... Ouais! Plutôt pas mal le concept. Des lumières, des petits paquets à ouvrir, des chansons, pas bien de neige, mais bon, on va pas pleurer la bouche pleine non plus... Alors ce matin, sur la route du retour, la nouvelle qui tombe: exécution de Saddam Hussein. Boum! Tu te la prends sur la tête, la chouette info. On ne pensait pas qu'ils oseraient. Eh bien si... Ca ne vous fait pas bizarre, à vous, de vivre dans ce monde-là? Ce n'est pas vraiment qu'il ait été notre pote, Saddam... Les dictateurs, même quand ils ont inventé la laïcité, permis l'instruction des filles et la mini jupe dans leur pays, ce n'est pas notre tasse de thé. Mais la peine de mort, pour nous, en France, c'est tellement de l'histoire ancienne, tellement une antiquité, qu'on s'était mis à croire que pour les autres aussi... Et puis non. Même que chez les plus dégourdis de la planète, les Etats-Uniens, pour ne pas les nommer, ils font ça encore très bien, et souvent, même. Alors, comme ça, tout d'un coup, on retourne chez les barbares. On se dit que ça va bien arranger les affaires de Bush, tout ça, quelques petites tueries de vengeance des sunites contre les chiites, histoire de démontrer à la planète ébahie que "Tiens, on vous l'avait bien dit et même qu'on avait raison..." Si c'est pas à gerber, tout ça... Et puis tiens, pendant qu'on y est, il y aura bien eu un petit malin qui l'aura fimée cette pendaison, non? Combien de temps vous donnez pour que les images se trimballent sur la toile? 8 jours? Un mois? Allez, on va dire 2 semaines, on ne vous le fera pas plus juste. Ils vont vite fait te fabriquer un martyr de toute première qualité, comme on n'osait pas en rêver. Pauvres nazes... Vous vous souvenez, quand ils l'ont arrêté, ces images en boucle sur toutes les télés, de sa tête vaguement hallucinée? Ca va être pareil, c'est certain. Comment ce pays magnifique peut se laisser aller à tant de bassesses? On se demande. On a peur de comprendre. Et on comprend. Il faut absolument montrer qu'on est les plus forts, les meilleurs, quitte à inventer des parodies de procès, des espèces de pièces grand-guignolesques, tellement pathétiques, si seulement c'était du théâtre, mais ce n'est pas du faux, c'est la vraie vie, messieurs-dames... Et on nous annonce, en même temps, que le 3000 ème soldat américain est mort en Irak... 3000? Vraiment? Et d'Irakiens, ça en fait combien? En plus de Saddam, je veux dire... (brigitte blang prs57)