anniversaire

70 ans plus tard, les souvenirs et les commémorations regardent du côté de la frontière espagnole, comme qui dirait en bas à gauche. Là-bas, sitôt la guerre civile terminée commença un exil, comme tous les exils, terrible et humiliant. La Retirada, on a appelé celui-là. Même si on n’a pas pris espagnol deuxième langue, on a une vague idée de ce que cache ce mot-là. Tant de peines, de douleurs, de souffrances accumulées depuis tant d’années, pour en arriver là, derrière cette frontière française, où, faut-il le dire, l’accueil ne fut pas toujours ce qu’il aurait pu être, ce qu’il aurait dû être. Des hommes, des femmes, des enfants, en troupe disciplinée, avec cette espèce de retenue que donne le sentiment de gêner les autres, des milliers parqués dans des camps. Des milliers qui attendront  6 ans pour être reconnus réfugiés politiques. 6 ans… Au pays des Droits de l’homme…

Parmi eux, un des plus grand poète de son temps, Antonio Machado, qui mourra quelques semaines plus tard, à deux pas de là. Nous lui consacrerons notre série estivale, sous forme de feuilleton, émaillé de ses poèmes.

Cette année, après 70 ans, la Fête de l’Huma accueillera le souvenir de cet épisode, ma foi pas bien glorieux, du moins pour ce qui est de la responsabilité française, de notre histoire commune d’Européens épris de Liberté. Au Village du livre, bien sûr, autour de rencontres avec des écrivains, des acteurs de l’aventure, aussi. Et sur le stand de la Fédération PCF des Pyrénées Orientales avec une exposition consacrée à cette page trop ignorée, y compris des petits enfants de ces exilés pas vraiment volontaires.

bb