Nous nous sommes retrouvés mardi dernier dans un restaurant de Strasbourg autour d’un atelier de lecture particulièrement bien inspiré dans nos régions, dans nos départements. Thème du jour : la laïcité, à travers le rapport Machelon. Le fait laïque est comme vous le savez une question cruciale chez nous. Pour ceux et celles que la laïcité chatouille d’un peu près, le temps n’est jamais venu (même lorsque la gauche était au pouvoir, il est parfois bon de le rappeler) de tirer au clair cette sombre affaire de Concordat, de religion enseignée à l’école, à l’école publique, de prêtres payés par l’État, de parents libres penseurs, ou simplement laïques contraints de signer des dispenses de religion pour leurs petits, d’institutrice athée grimpée sur une chaise pour décrocher le crucifix trônant au dessus du pupitre, le temps n’est jamais venu… Et ce rapport Machelon n’est pas de nature à faire évoluer les choses dans un sens acceptable. Pour mémoire, rappelons ici que ce rapport fut commandé par le ministre de l’Intérieur en octobre 2005. Ce ministre est entre temps devenu président de notre République. Rappelons aussi, si besoin était que Nicolas Sarkozy a justifié en 2005 l’existence de cette réflexion par des « échanges qu’il avait menés avec les représentants des grandes religions » (on ignorait qu’il y en eût de petites…). Ces prêtres ou assimilés l’avaient alors convaincu de la nécessité de revoir la loi de 1905. Voilà pour la genèse de l’objet.
Regardons d’un peu plus près le contenu du paquet. Lequel est loin d’être un paquet-cadeau. Ses cinq chapitres portent respectivement sur les lieux de cultes et plus particulièrement leur construction et le financement de celle-ci par l’intermédiaire des « associations » qui assurent les cultes (on a bien vu : « associations », va savoir ce qu’on met derrière un terme aussi peu précis…), la protection sociale des ministres du culte, la législation funéraire et enfin, le cinquième, celui qui a retenu toute notre attention (et singulièrement, celui qui fait débat, même et y compris dans nos rangs, on ne croirait pas, ben si…) traite des régimes particuliers d’Alsace, de Moselle et de Guyane.
Ce fut une occasion de rappeler les fondamentaux (terme remis à la mode par le ministre de l’Éducation Nationale, il devrait venir faire un tour par chez nous, voir les fondamentaux d’effectifs dans nos collèges, en matière de cours de religion) de la notion de laïcité à la française depuis 1905 : non, M. Machelon, la République ne traite pas à égalité tous les cultes, elle n’en reconnaît aucun, il y a juste une petite nuance, si légère, mais qui fait toute la différence, celle de la liberté de conscience. Et oui, en effet, votre fichu rapport traite par-dessus la jambe les fondamentaux, que nous pourrions tout aussi bien appeler fondements, de notre République.
Le cinquième chapitre, comme nous l’avons relaté plus haut nous a permis de cadrer un peu, -juste un peu, on n’en sortira pas si facilement, ce serait trop beau…- l’épineux problème de laïcité dans des territoires « excentrés donc excentriques ». Le temps de s’apercevoir que même à gauche, et en Moselle, lors des débats sur le fameux (non, je n’ai pas dit fumeux, vous avez mal entendu) projet socialiste, on avait pu se rendre compte de l’énervement déclenché si on évoque la possibilité de simplement abroger les textes concordataires, même si on ne touche pas aux autres volets du droit local, même à gauche, donc, on a du mal à ajuster les mots et à y mettre de la radicalité.
L’atelier a accueilli également des camarades venus partager ce moment de convivialité, des camarades venus de Colombie, d’Allemagne et de Belgique. Ah mais, c'est que par chez nous, on ne regarde pas à élargir les publics!
Diana Marcela Gomez Corréal, leader engagée dans la défense des Droits de l'Homme est actuellement menacée de mort par le groupe paramilitaire "Las Aguilas Negras", après sa participation dans l'organisation de la Marche Mondiale du 6 mars contre les crimes d'Etat et des paramilitaires en Colombie. Anthropologue à l'Université Nationale de Colombie, elle travaille avec les Mouvements Sociaux, spécialement ceux des Femmes et ceux de Droits de l'Homme. Diana Marcela fait partie du groupe « Fils et Filles pour la mémoire et contre l'impunité et de la Confluence des Femmes, Démocratie et Paix ».
Après la disparition et l'assassinat de son père, Jaime Gómez, qui était l'assesseur de la Sénatrice Piedad Córdoba, elle a exigé, au nom de sa famille vérité, justice et réparation. En tant que représentante des organisations auxquelles elle appartient, elle a participé à des conférences en Suède, Espagne et aux Etats-Unis, afin de donner une visibilité internationale à la situation des victimes, des Droits de l'Homme, du conflit armé et de la démocratie en Colombie.
Paul-Émile Dupret, de l'équipe du groupe « Gauche Unitaire européenne- Gauche Verte Nordique », est membre de la Commission du commerce international, et en charge des délégations : Eurolat et Communauté andine. Il s’occupe également des liaisons avec le Forum Social Mondial et des Résolutions d’Urgences au PE. Belge et laïc il écrit fréquemment des articles sur l'Amérique du sud pour le « Monde diplomatique ».
Gaby Kueppers du groupe « Verts - alliance libre européenne ». Allemande, elle maitrise parfaitement le français, l'espagnol, le portugais, l'anglais, (ndlr rédaction : nous la solliciterons pour nos prochaines rencontres avec Die Linke, qu'elle connait bien !!)... Elle est conseillère en charge des relations économiques extérieures et de l'OMC et pour info, elle a bien du mal à saisir ce qui se passe dans notre parti socialiste. On a bien essayé de lui expliquer, mais comme nous-mêmes n’avons pas bien compris encore les ficelles du montage, ça a peut-être été un peu confus ! On recommencera notre démonstration dès que possible.
pour PRS Bas-Rhin et PRS en Moselle: jean-charles vescovo et brigitte blang