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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante de gauche.


Rome, Romans, Metz et Sarreguemines

Publié par prs 57 sur 21 Décembre 2007, 00:00am

Catégories : #laïcité

 Une journée d’école, comme les autres, qui commence par les nouvelles du petit matin. Chic alors, notre président part en balade. En général, ça lui réussit plutôt bien, l’exercice. Toi, tu te dis, vaguement inquiet,  dans le silence amorti de ta salle de bain : « Avec qui donc il va nous fâcher aujourd’hui ? » Une fois sur deux, c’est bonne pioche, un coup les Russes, un coup les Allemands, l’autre jour, c’était le Venezuela, bref, un homme affable. Qui a dit « un homme à fables » ? Mauvaise langue, va ! Ce matin, donc, c’est pour l’Italie qu’il s’envolait notre amoureux tout neuf. L’Italie, ses gondoles, ses top models, ses spaghettis, ses berlusconneries, ses bagnoles insensées. Manque de pot, lui, il a pris l’option Vatican. On veut dire, il a pris l’option avec Pape, pas avec Chapelle Sixtine. Pas à dire, il a du goût. Le voilà donc à faire, -en notre nom, je voudrais quand même le rappeler à ceux qui lui trouveraient des excuses-, des tas de dévotions au Grand Ayatollah des cathos. Il ne lui a pas baisé la pantoufle, mais c’était limite. Il l’a remercié, je cite : « de ses prières » pour Ingrid Betancourt. Alors, ça, c’est fort. Tu vas voir le boulanger et tu le remercies de faire du pain, c’est quasiment la même chose. Son taf, au monsieur blanc, c’est la prière, justement. C’est pour ça qu’on l’a mis là où il est, pour les prières. Manquerait plus qu’il ne les fasse pas ! D’ordinaire, dans les voyages officiels, le président en exercice, il embarque deux ou trois intellos pour faire joli sur les photos. Lui, devinez un peu, il a pris Bigard. Oui Bigard, le type qui pose dans le métro en slip kangourou (tu vois, les culottes des types chez Reiser, ce genre !), le gars qui balance des vannes de corps de garde que personne n’oserait plus en faire au banquet des anciens de la prochaine, souvenez-vous de son « lâcher de salopes », fin, très fin, joliment ourlé, amis de la poésie, bonsoir. Allez donc savoir ce qu’il lui aura raconté à Ratzinger… mais si ça se trouve, l’autre, ça l’aura changé des histoires de Toto. Qui d’autre ? Le Père Gilbert, autoproclamé « curé des loubards ». Il se sera refait la mise en plis pour l’occase, le vicaire. Et puis, surtout Max Gallo. Ah tout de suite, ça t’a une allure évidente. Le gars qui sait faire le grand écart entre Mitterrand, le Président qui aimait les livres, et leurs auteurs, et  celui-ci, qui aime les Rollex et les dîners au Fouquet’s. Dernier potin : la maman de la nouvelle petite chérie du boss, elle était de la sortie champêtre. On nous dit sur la toile qu’elle « est allée se promener dans les jardins et les fouilles du Vatican »… Vu la proximité de Bigard, j’ai cherché la contrepèterie. Paraîtrait qu’il n’y en avait pas. Ah bon ?  À part ça, me direz-vous, c’est un gentil intermède dans une vie somme toute stressante. Oui, s’il n’y avait les propos du président de notre république laïque. Laïque, vous êtes bien sûrs ? Écoutez un peu : il a plusieurs fois revendiqué les « racines chrétiennes » de la France, a évoqué son catholicisme ainsi que la part déterminante du christianisme dans l’identité française. Sans oublier l’appel à l’avènement d’une « laïcité positive ». Positive ? Faudra qu’il m’explique. Y aurait-il donc des laïcités négatives ? Avec tout ça, il a été fait Grand Chanoine de platine iridié de Saint-Jean de Latran.  Trop bien ! Un peu de toute cette gloire qui m’éclabousse. Merci plein de fois.

 Pendant ce temps-là, Ségolène Royal est à Romans, pour parler aux licenciés de chez Charles Jourdan. Eh oui, dans une France où des gens meurent de froid dans la rue, on n’a plus vraiment les moyens de se payer des paires de pompes à 500 euros. Ça n’excuse pas les licenciements, loin de là. Ségolène, elle compatit et trouve abominables les licenciements avant Noël. Pourquoi ? Après Noël, ç’aurait été mieux ?


On a aussi, dans notre coin, le referendum des gars de chez Continental. Chez nous on dit simplement « la Conti ». Ils ont dit Oui au retour des 40 heures. Vous avez tous entendu ça à la radio. Pas de dessins, n’est-ce pas ? J’ai discuté le bout de gras avec Nadine. Son Denis à elle, il en fait partie des Conti. Elle disait, ça s’est joué au chantage, si vous dîtes Non, la boîte ferme. Sans parler du trop fameux « travailler plus, etc. » Elle disait aussi la qualité de vie et les luttes des anciens pour les gagner les 39 puis 35 heures et les moments en famille. Mais elle disait aussi, Nadine, si on payait vraiment les gens pour ce qu’ils font, ils n’auraient même pas à réfléchir à la question, ils ne courraient pas après les billets de 100 pour les fins de mois à élastique, les fins de mois qui durent 21 jours. Voilà ce qu’elle en pense, Nadine, de ce referendum. Pour l’autre…


Coup de grâce, pour la journée, l’annonce quasi officielle du ralliement du premier des fabiusiens mosellans à la liste de Jean-Marie Rausch à Metz. Une liste « qui sera ouverte à tous ceux qui soutiennent la politique de Nicolas Sarkozy et qui a déjà le soutien de l’UMP ». Pierre Bertinotti, soutien de la politique de Nicolas Sarkozy ? Pierre, le chef de file des socialistes mosellans pour le Non en 2005. Ce soir, je me sens un peu « trompée », pour ne pas employer un autre mot, plus fleuri… Décidément, il y a quelque chose de pourri au royaume de franginerie… Les obédiences se chevauchent. Ça va pas nous faire de beaux bébés ces ménages contre nature. Moi qui croyais à la fidélité, au moins là, si pas ailleurs, au moins là… Eh bien non, pas davantage là qu’ailleurs. C’est à pleurer. Encore une fois à pleurer. 

brigitte blang prs 57

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D
mauvais goût<br /> Ce sont les nostalgiques de la politique à la papa qui souffrent le plus. Ah, ce n'est pas De Gaulle qui se serait affiché avec une starlette mangeuse d'hommes. Ah, ce n'est pas Mitterrand qui aurait conté fleurette à l'ombre des Mickey géants de Disneyland! Sans être un vieux grincheux, on peut sans doute déplorer cet étalage de vulgarité au sommet de l'État. Gueuleton au Fouquet's, Croisière au large de Malte sur un yacht de milliardaire, montres voyantes et flirt au grand jour avec des minettes du show bizz :  la rupture sarkozienne, c'est aussi cela, l'avènement d'une génération de responsables fric et paillettes qui ne se cachent plus (voyez aussi le cas de Rachida Dati). Les optimistes y verront une désacralisation salutaire : les hommes (et les femmes) publics, fussent ils à la tête du pays, ne sont pas des personnages mythologiques mais bien des Français comme les autres, avec leurs défauts et leurs mauvais goûts. <br /> A l'évidence, ce qui choque, c'est l'ampleur de la couverture médiatique, et le caractère « téléphoné » de la publication des clichés. La « révélation » de l'idylle présidentielle éclipse opportunément le flop de la visite de Khadafi. On plaint d'avance les communicants de Sarkozy, contraints, après chaque mauvaise passe politique, d'inventer un nouvel épisode de la vie sentimentale de leur chef! Au prochain mouvement social , le président se fait larguer? Épouse sa belle? Lui fait un enfant?  <br /> Cette façon d'encourager les médias (qui ne demandent que ça) à participer à la « peoplisation » de la vie politique participe aussi de la « rupture ». Jusque là, un compromis tacite excluait du champ de l'information les coups de coeur et les galipettes de nos dirigeants. La dernière campagne présidentielle, durant laquelle les deux principaux candidats ont abusé des confidences personnelles et mis en scène leur vie familiale, ont ouvert une brèche. Avec l'élection de Nicolas Sarkozy, l'alignement sur les standards anglo-saxons (transparence totale de la vie privée) est en passe de se réaliser. Avec les dérives qu'on peut imaginer : scandales, révélations en tout genre, traque des hommes publics, etc... Bienvenue dans la république télé-réalité.<br /> lu sur le blog d'emmanuel maurel<br />  
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I
comme quoi les programmes sont plus importants que les hommes : les écrits restent alors que les hommes changent ...parfois .
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F
Brigitte j'ai mis sur mon blog un article sur les Conti. Ton texte est désespérant avec ces ralliements contre nature. Que veux tu tant que les militants feront de la politique pour leur carrière personnelle sans la faire pour les électeurs pour la République pour mieux organiser la vie dans la cité nous aurons ces ralliements opportunistes. A nous de les condamner par notre vote il me semble qu\\\'il faut être clair dans nos sections claires avec notre bulletin de vote pour les municipales ne pas voter pour un député qui aura voté pour la ratification du traité de Lisbonne par la voie parlementaire. Surtout pas de désespoir. Alain
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B
Merci à ceux qui, au moins, essaient de comprendre ce que ça peut faire quand on a cru dans la parole de certains. Hubert, qui ne dit toujours pas son nom, mais après tout, seuls les beaux esprits avancent à visage découvert (Cyrano parle de panache, c'est un peu comme ça que je le sens!) a le jeu facile d'attaquer mes prises de position. Les traîtres sont malheureusement fort bien représentés dans tous les camps. Pierre Bertinotti ne crée rien, il suit. Rausch en son temps fut un bien pâle ministre de Mitterrand... l'histoire a gardé Mitterrand, elle a déjà oublié Rausch. Alors, oui, merci aux uns et aux autres. Pour les temps qui viennent, vous verrez, il y en aura d'autres, de ceux qui recherchent les strapontins. Et j'ajouterai: même les strapontins de luxe sont de bon ton, voir celui du FMI, par exemple, avancé par Sarko soi-même et attrapé au vol par qui vous savez.
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E
il est beau ce texte. je ne sais pas trop quoi dire d'autre"Il ne faut avoir aucun regret pour le passé, aucun remords pour le présent, et une confiance inébranlable pour l'avenir" Jean Jaurès
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D
...ou bien Besson, grand Royaliste devant l'éternel...
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I
pourquoi ? elle soutenait  koucher , bockel  ou bien cavada  ... à moins que ce soit  rocard , lang  , allègre  ou notat ?
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H
Je remarque Brigitte que tous ceux que tu qualifiais de tes amis virent de bord. Serait-ce la défense de tes idées qui a cet effet répulsif?
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