La croisade ultralibérale du FMI
Économie. Les conclusions sur
Le FMI, qui a aujourd’hui à sa tête le socialiste Dominique Strauss-Kahn, se félicite, dans les conclusions de son rapport de mission sur
Jugeant « les priorités et la méthode du gouvernement, en matière de réformes, appropriées », le rapport salue au passage « la décision de ne pas accorder de coup de pouce au SMIC en 2007 » et suggère « qu’elle soit pérennisée ». À cet égard le FMI voudrait la création d’une « commission indépendante » capable de « sensibiliser à l’impact d’un salaire minimum élevé sur le chômage et les finances publiques ».
L’institution dirigée par Dominique Strauss-Kahn s’interroge aussi sur les négociations en cours concernant le Code du travail, considérant qu’« une véritable rupture avec le passé et une amélioration réelle du fonctionnement du marché du travail nécessitent d’amender les dispositions juridiques régissant actuellement le licenciement économique, de manière à faciliter les ajustements de main-d’oeuvre sans passer par la solution, coûteuse, du licenciement individuel ».
Tout pour « libérer » le marché
Le texte se fait ensuite un panégyrique de la politique de Nicolas Sarkozy, « louant » l’assouplissement des 35 heures « car il permet aux entreprises de bénéficier d’une plus grande souplesse et de réduire leurs coûts salariaux indirects », « appréciant (…) à sa juste valeur le message que le paquet fiscal entend transmettre », ou, concernant la fusion ANPE-ASSEDIC, « se félicitant (…) que les autorités aient à nouveau placé le retour à l’emploi des chômeurs au coeur de leurs priorités, en proposant aux demandeurs d’emploi un accompagnement plus personnalisé assuré par une structure unique ».
Les obsessions de la vieille institution ne changent guère : accroissement de la concurrence, dérégulation et réduction drastique des dépenses de l’État, le tout pour « libérer » le marché. Favorable, dans le cadre de la réforme des retraites de 2008, à l’allongement de la durée de cotisation, le FMI précise même que « le degré de fermeté dont fait preuve le gouvernement sur l’allongement similaire de la durée de cotisation des régimes spéciaux s’avérera déterminant ».
S’il prône, en matière de santé et de protection sociale, une extension du recours aux franchises, le Fonds monétaire s’oppose à la création d’une cinquième branche « dépendance », jugeant que « les mécanismes d’assurance individuelle privée devraient jouer ici le premier rôle ».
300 licenciements prévus au FMI
Système financier, politique économique, droit du travail, finances publiques, politique budgétaire et protection sociale, tous les sujets sont abordés avec pour seul fil conducteur la capacité à « accroître la concurrence et le bien-être des consommateurs ». Sans se soucier des conséquences sociales de ses préconisations, dont le respect est, pour certains pays, le passage obligé pour obtenir les fonds nécessaires à leur survie, le FMI continue de relayer sans sourciller les intérêts des puissances financières.
Il reste que les 300 prochaines victimes du plan de licenciement prévu par Dominique Strauss Khan, au sein du FMI, pourront démentir l’idée selon laquelle l’arrivée d’un socialiste à la tête de l’institution ne changerait rien…
Frédéric Durand (lu dans l'huma)
Me revient en mémoire le débat avec mes camarades socialistes, en section, se félicitant de cette nomination. Le ton était plus ou moins celui-ci : mieux vaut un socialiste qu’un libéral à la tête du FMI. Tout était dit, et tu remballais tes arguments, puisque, n’est-ce pas, il allait faire bouger les choses dans le bon sens… Ouais, ben, on a vu… On voit, même. On aurait été bien, si c’était lui que les militants avaient choisi l’an passé ! Vous me direz, le discours de la candidate, c’était pas franchement révolutionnaire non plus…
Ça sert à quoi, un parti socialiste qui dit Bravo quand on nomme un des siens à la tête des affameurs de la planète, qui ne dit rien quand ce même « machin » applaudit les projets de Sarkozy ?
Ça sert à écrire des livres qui balancent fort, à mener des campagnes à pleurer, à ne pas monter au créneau en bloc , tous comme un seul homme, pour réclamer ce foutu référendum que Nico-le-petit est en train de nous voler, ça sert à faire des effets de manche contre Kadhafi, et à laisser le reste, le SMIC qui végète, la carte scolaire qu’on nous supprime en loucedé, les cheminots qu’on essore, pendant la visite du même, autant dire que ça ne sert à rien, un PS comme celui-là. Et malgré tout, on y reste, parce que c’est notre famille et que la famille, c’est sacré, jusqu’au jour où on dit Basta ! Je me casse, je vais vivre ma vie. On couperait le cordon, on partirait ailleurs, dans une autre vie où le verbe militer voudrait encore dire quelque chose, où on ne dînerait pas avec le diable pour une place sur une liste de droite, un strapontin au ministère, oui, si on avait le courage, on ferait ça. Et puis, comme dans une vieille histoire d’amour qui s’éteint, usée par les trahisons, on fait encore un peu semblant, parce qu’on a quand même eu de beaux enfants.
brigitte blang pour prs 57