Drôle de week-end… Vendredi, une conférence de Jean-Marie Pelt sur l’eau. Vaste programme comme disait je ne sais plus qui. Pelt est un cador en matière d’environnement, faut voir ce qu’il a fait de Metz lorsqu’il était dans l’équipe de Rausch. Son discours s’oriente un brin dans des sentiers catho bon ton, ces derniers temps. Et vas-y que je te tape sur l’islamisme, on ne peut pas entièrement lui donner tort, mais c’était un peu récurrent cette fois, néanmoins… L’occasion pour la militante de base de rappeler « la charte des porteurs d’eau », initiée et relayée par France-Libertés, la fondation de Danielle Mitterrand, d’espérer aussi entendre parler d’économie responsable et solidaire, ça nous changera du « développement durable » auquel personne ne comprend rien et surtout dans lequel on jette en vrac tout et n’importe quoi. Tenté d’évoquer la question de la loi littoral, mais ce n’était pas le sujet de la conf… Dont acte. Ceci dit, c’est toujours plaisant d’écouter Pelt. Un peu politiquement correct (surtout pas de vague, tous les politiques sont de braves gens !), mais marrant, l’œil vif et acéré, distillant ses souvenirs, ses rencontres (Ah ! l’évocation de Théodore Monod !...), et donnant quelques coups de cornes de brume tout de même, dans le registre : Gaffe, de la flotte, y en aura bientôt plus pour tout le monde. Bonne soirée, éclairante, éveillante.
Autre moment très réussi : la réunion de Céleste Lett député sortant et pas du tout sur le point d’être sorti ! Là aussi, de grandes heures. On sort de là en se disant, j’étais où samedi dernier, déjà ? Ah oui, le CN de PRS. C’est donc ça que le baratin de Lett, ce soir, sonnait si creux ! Un catalogue des satisfactions de la majorité : retraites, sécu, école, autant de sujets auxquels on rajoute, pour faire bonne mesure, quelques dossiers locaux, un pont qu’il a dû bâtir de ses blanches mains, sûr, le collège, et j’en passe. Pour finir, on l’interpelle sur les projets de la future majorité. Des points de détails, tout juste aptes à raser l’assistance (ça, c’est son suppléant qui le dit…), la création du ministère de l’identité nationale, la dégradation de l’école, les services publics bousillés, le droit de grève mis à mal par leur service minimum, la soi-disant « journée de solidarité » imposée une fois encore aux salariés (et les parachutistes en or massif, ils raquent aussi ? Et à quelle hauteur, eux ?). Des questions assez ciblées, donc. Réponses ? Nada. Sauf de redire que tout le malheur vient des 35 heures (faudra bien qu’ils trouvent d’autres trucs dans quinze ans, là on commence à fatiguer !). Donc, tout est de notre faute, à nous les socialistes, qui avons ruiné le pays avec de pseudos lois sociales… L’assistance, 20 personnes à tout casser (plus 5 de gauche !), tout acquise à sa cause. Il faut quand même y aller dans ces réunions électorales, pour comprendre le vote du 6 mai. Il se trouvait là une brave dame, se posant comme « nounou » qui contestait les allocations versées à certaines familles pour « aller jouer au loto ». Genre « moi, je donne pas aux mendiants, parce qu’ils vont s’acheter du vin et des cigarettes avec mes sous.» 66% dans le bled, il a fait Sarko, tu as honte, rien que de lire le chiffre. Mais si tu as entendu ça, tu as tout compris. Solidarité oubliée ? Travail toujours plus pénible pour salaires en trompe-l’œil ? Fonction publique qui fiche le camp en peau de chagrin ? Sécu bientôt privée, santé à trois mille vitesse ? Familles expulsées ? Rien de tout cela ne les secoue. Plombant, pour un samedi soir sur la terre. Tu ressors en te disant, j’aurais mieux fait d’aller au bistrot avec les copains, on en aurait peut-être convaincu deux ou trois par là.
Autre week-end, autre lieu, autre sujet : la semaine dernière, Ben Sixteen s’en fut porter le message pontifical en terre brésilienne. Làs ! L’aurait mieux fait de rester sur ses terres, l’affluence (ni l’influence, d’ailleurs !) n’est plus ce qu’elle était, ma bonne dame ! Alors, pour diffuser la bonne parole, on repassera. Aperçu quelques images ici ou là, édifiant ! Des chauffeurs de stade, comme à la télé. Comme chez les évangélistes états-uniens, dis donc ! Ça marche du feu de Dieu pour ceux-là, qu’ils ont dû se dire, pourquoi pas nous ? Au Brésil, ils sont rodés. On s’attendait à tout moment que le speaker, après chaque phrase un peu rentre-dedans crie « Gôôôôaaaal ! » Dommage, ça aurait eu une certaine classe. Par exemple, lorsqu’il a une fois encore fustigé les prêtres progressistes, les curés des pauvres, ceux qui finalement ne font qu’appliquer la loi chrétienne, ou encore pendant la magnifique envolée anti-IVG, devant des danseuses de samba fort légèrement équipées, un peu décalé le discours de Ratzinger. On a été déçus, faut dire. On s’attendait à quelques effets spéciaux avec apparition ou disparition du héros, enlèvement dans les airs et tout ça. Rien, ils n’ont pas mis les moyens qu’il fallait. Les évangélistes ont encore de beaux jours devant eux, parce que du coup, les moyens, eux, ils les ont…
brigitte blang prs 57