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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante de gauche.


chez nos camarades de l'Huma

Publié par prs 57 sur 5 Mai 2007, 22:45pm

Catégories : #prs57

Nous n’oublierons rien

Pour son dernier meeting à Montpellier, Nicolas Sarkozy l’a clamé haut et fort : non, il ne regrette rien, ni la « racaille », ni le « Karcher », ni ses diatribes haineuses contre les acquis issus des grèves ouvrières et du mouvement étudiant de 68. Oui, il persiste et signe et appelle dimanche dans les urnes à lui donner quitus pour rompre avec une certaine idée de la France, pour « dire adieu à tout l’héritage de 68 ». Dans un ultime discours placé sous le sceau de la revanche, il a une nouvelle fois rendu hommage aux acquis de la colonisation française, et, au prix d’arrangements honteux avec l’histoire de France, a salué tout à la fois les nostalgiques de l’Algérie française et de la Résistance.

Prêt à tout pour conquérir le pouvoir, il a même annoncé hier, en se rendant au mémorial du plateau des Glières, haut lieu de la Résistance à l’occupant nazi, qu’il en ferait son lieu de pèlerinage s’il était élu, lui, l’homme qui, pour capter les voix du Front national, chasse depuis des mois les enfants de sans-papiers jusque dans les écoles, lui qui dénonçait le 11 décembre 2006, dans une tribune au Journal du dimanche, le goût excessif de la France pour la « repentance systématique », lui qui, toute honte bue, n’a pas hésité à enrôler dans ses discours de campagne le jeune résistant communiste Guy Môquet, le fondateur de l’Humanité Jean Jaurès, l’antifasciste italien Antonio Gramsci... Mais qu’importait à ses yeux ses détournements et ses amalgames, quand seul semblait compter l’odeur de la victoire. Non décidément, nous n’avons pas de la France la même conception que Nicolas Sarkozy.

Mais si le candidat de la droite ne regrette rien, nous, dimanche, en allant voter, nous n’oublierons rien. Nous n’oublierons pas le bilan de la droite et des gouvernements dont il fut le ministre d’État. Nous n’oublierons pas l’augmentation sans précédent de la précarité et des délocalisations qui ravagent notre pays depuis 2002 avec la bénédiction des autorités de l’État et celle du MEDEF. Nous n’oublierons pas l’explosion de la pauvreté. Nous n’oublierons pas l’envolée des profits du CAC 40 et l’écrasement des salaires, les cadeaux fiscaux et les parachutes dorés distribués aux patrons qui rêvent tous d’une élection de leur candidat protégé. Nous n’oublierons la privatisation d’EDF, engagée quand Nicolas Sarkozy pilotait le ministère de l’Économie à Bercy. Nous n’oublierons pas ses discours et ceux de ses amis pour nous convaincre de voter « oui » au traité ultralibéral européen. Nous n’oublierons pas la poignée de main offerte à Bush et la dénonciation de l’« arrogance française » destinée à « corriger » notre refus de la guerre en Irak. Nous n’oublierons pas l’État d’urgence décrété dans les banlieues, les mensonges sur la mort de Bouna et de Zyed, les insultes répétées à la jeunesse. Nous n’oublierons pas le soutien apporté au CPE et les promesses faites au MEDEF d’en finir avec le CDI, les droits syndicaux, le droit de grève, les 35 heures... Nous n’oublierons pas le mépris pour la justice, les enseignants, les éducateurs, les « droits de l’hommistes », tous accusés en vrac de laxisme. Nous n’oublierons pas la mainmise organisée sur l’information et les médias. Nous n’oublierons pas le saccage programmé de la Sécurité sociale et de tous nos systèmes de solidarité. Nous n’oublierons pas les villes de droite qui comme Neuilly ont interdit de séjour le logement social sur leur territoire.

Nous n’oublierons rien et nous voterons Ségolène Royal pour battre Nicolas Sarkozy. Fidèle à sa tactique de l’intimidation, il crie déjà à la victoire pour dissuader les hésitants, les résignés de se rendre aux urnes. Car il sait que seule notre mobilisation maximum peut lui barrer la route. Dimanche, pas une voix ne doit manquer pour battre le candidat du MEDEF.

Editorial par Pierre Laurent

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