Ici et là, on vous fait parvenir plein de compte-rendu tous extraordinaires. Comment la fête était belle, et bigarrée, et joyeuse, et grave aussi, et même musicale des fois, et puis aussi politiquement intense avec des mots aussi lourds de conséquences que définitifs et on ajoute le lancer de yaourt sur ministre des sous, et le renvoi d’un autre, neveu mal venu au pays des militants mal embouchés (à ce qu’on raconte…). Une fête de l’Huma, somme toute, ni plus ni moins, comme toutes les autres, plutôt plus, soyons juste. Sauf que là, quand même c’était notre baptême, quasi. Pas tout à fait quand même puisque du temps de PRS déjà, on avait planté la tente en ces contrées, même avenue, même décor, même stand, mais qui grossissait à chaque fois. On a connu le petit chapiteau, façon marché, où on poussait les chaises du casse-croûte pour installer l’atelier de lecture. Puis plus étoffé, avec cuisine incorporée, menu qui se tient et service assorti. Ce coup-ci, c’était du sérieux. Une vraie carte, plats au choix, oui, comme dans un vrai resto, même des crêpes sucrées-salées. Et au fil des années, une équipe de cuisine rodée comme une formule 1. On est devenu de vrais pros. François au piano, Raynald et Blaise en apprentis, Céline et ses copines en salle, Thérèse en chef de rang qui ne s’en laisse pas conter, et puisqu’il faut bien tous les métiers, devinez qui à la plonge ? C’est très sympa, la popote. On se marre, on mange après tout le monde, on en profite pour boire des coups, quand les autres sont déjà partis étudier des textes ardus et parfois confus. Il y a bien deux ou trois coups de feu aux heures stratégiques, mais depuis le temps on a appris à ne plus servir des assiettes froides, que voulez-vous, on débutait, faut être indulgent ! Le seul petit souci, c’est qu’avec tout ça, on n’a pas bien le temps de voir ailleurs. Les grands débats, à 14 h, ou à 19, ce n’est pas pour nous. On envoie les copains pour écouter, et pour nous raconter après. Là, on a réussi à se faufiler dans la foule (la foule des grands jours, samedi, à croire qu’on distribuait des trucs gratuits, sur le stand du PG… En vrai, oui, c’est exactement ça, on distribuait gratuitement des pistes de reconquête et de réussite et de fidélité à nos idées… Alors, vous pensez comme ils se pressaient, les militants et les auditeurs intéressés par l’affaire !) pour écouter le grand débat, celui qui fera date, c’est certain. « L'alliance durable de l'autre gauche, une solution pour battre la droite ? » que ça s’appelait. Des intervenants calibrés pointures, Boislaroussie, Grond, Laurent, Picquet, et bien entendu notre patron himself, pour vous dire juste que les idées, ça se remuait dans tous les sens, ça risquait pas d’accrocher au fond, là non plus ! Un petit tour au village du livre, tout de suite de l’autre côté de la rue, et hop, on y retournait, histoire de dire qu’on ne perdait pas la main ! Pour finir, le dernier verre essuyé, dimanche après-midi, la plongeuse du restaurant de quartier, c’est comme ça qu’on l’avait nommé, elle est partie écouter Julien Clerc, chalouper un peu au rythme du piano et cils humides au son du cœur volcan… On a beau militer, il n’en reste pas moins un petit fond de midinette, bien planqué entre deux discours !
Les photos de tout ça sont à admirer sur l’album réalisé tout exprès pour, par le photographe désormais attitré du PG en Moselle, que tout le monde nous l'envie, même!
brigitte blang