Actualité riche, le moins qu’on puisse en dire ! Le week-end dernier nous a vus en goguette à la Fête de l’Huma. Goguette n’est peut-être pas le mot juste, mais il y avait tout de même un parfum de gaieté dans tout ça. La fête comme on la connait et certainement pas comme on la caricature. Des stands colorés et festifs, oui ; de la musique, certainement ; des chansons, évidemment ; mais aussi, mais surtout des débats, des conférences, des ateliers, des rencontres, de la culture, en un mot, de la PO-LI-TI-QUE. Ce n’est pas compliqué, c’est seulement politique, la fête de l’Huma. Alors donc trois jours pleins à craquer sans une radio à se mettre sous l’oreille pour connaître les nouvelles du beau monde. Dommage, parce que dans le même temps, il se passait des tonnes d’événements plus gracieux les uns que les autres, et tout spécialement une visite de celles qu’on n’oublie pas. Zut ! On était ailleurs, sinon, on leur aurait bien chanté : « On n’est pas là pour se faire engueuler, on est v’nu pour voir le défilé… » Une visite, on vous dit. Papale et tout. Avec les costumes qui vont bien, et tout ce que la République compte de cadors pour venir se faire bénir par le Saint Homme. On a, paraît-il, craint un instant qu’il ne leur fasse une grosse déprime le Saint Homme, vu que ses hôtes n’étaient pas tous blanc-bleu. Oui, il y avait une bien belle brochette de divorcés et même de remariés, et y compris au premier rang… Ça fait mauvais genre, pour la Fille Ainée de l’Église de se faire représenter par des gens qui vivent dans le péché… des filles enceintes jusqu’aux yeux et qui ne disent pas le nom du papa, d’autres encore qu’on a vu en papier glacé et pas vraiment couvertes de vêtements, des garçons qui aiment les garçons, bref, tout ce qu’il faut pour fâcher le visiteur. Lui, apparemment, dans sa contrée d’origine, il en a vu d’autres, au temps de son adolescence, donc il a remballé sa mauvaise humeur et il a fait des coucous par la vitre de son autocar perso, à une place. Mais il a quand même balancé deux-trois scud, mine de rien : un joli discours sur les gens qui se marient, se démarient, se remarient, et même font des bébés sans passer devant monsieur le curé. Un autre sur ceux qui seraient un peu fondus du clinquant. Et pour faire bonne mesure, il a même fustigé le savoir. Le savoir, vous avez bien lu. Ça, à mon avis, c’était pour Darcos qui venait d’inventer, tout seul comme un grand la machine à cintrer les bananes : la médaille en or pour le bachelier méritant. Méritant. On a cru qu’on lisait mal. Non, non. Méritant, il a dit, le ministre. Si quelqu’un ici ou là-bas peut me dire ce que c’est un bachelier méritant… faut qu’il vienne m’expliquer. Dans nos classes, on en a vu des gamins qui rament, qui se crèvent au boulot pour récolter un 10, un 12. Et même quelquefois un 8 pour certains, c’est déjà l’Amérique (euh ! c’est une façon de parler, l’Amérique ! bien sûr !). Alors, quoi, la fameuse mention Très Bien, si vous saviez comme ils la considèrent… Une espèce de chose comme la Lune, là-haut, et même pas. Parce que la Lune, ça fait rêver, ça sert à faire joli la nuit, si on dort mal. La mention Très Bien, et la breloque qui va avec, tu parles… Ce type n’est pas venu depuis quand dans une vraie classe, avec des élèves en chair et en survêt ? Pour faire bonne mesure, dans la foulée, il a tenté une sortie tout ce qu’il y a de plus élégant sur les instits de maternelle, qui d’après sa Hauteur passeraient leurs journées à changer des couches et à mettre les petits à la sieste. Ça prouve au moins qu’il connait son sujet, le ministre ! Confondre crèche et maternelle, faut oser ! Une institution que le monde entier nous envie ! Il faudra lui raconter la vie de Marie Pape Carpentier, il sera étonné ! Quelle misère ! Pour lui, la médaille, même pas en chocolat… Et à travers cette actu de toute beauté, quelques éclaircies : ils ont l’air de reculer sur Edvige, enfin, reculer, on va le dire vite. Parce que les petits minos de 13 ans, on va te les cadrer dans le grand fichier de madame MAM (comme l’appelle Marc Blondel ! Fallait l’inventer, celle-là !) et à la première incartade, allez zou, va voir là-bas si j’y suis ! Mais des reculades, ils savent faire, pas à dire. Vous avez vu la fameuse « taxe pique-nique » de Borloo ? Taxe pique-nique ! fallait oser, ça aussi ! Mais où ils vont chercher tout ça, vous pouvez me dire ? Ils organisent des concours entre eux je parie. Et celui qui a l’idée la plus marrante, la plus farfelue, on la publie, pour voir si ça fait rire le bon peuple ! Parfois ça marche. Et parfois non ! Cette fois, c’était non. Bon peuple pas d’accord, président pas content, et président gronder le ministre ! Pour une fois que c’est ceux-là qu’on gronde, on va se gêner pour rigoler, tiens !
Et puis enfin, une sale nouvelle, pour tous ceux qui ont été jeunes un jour ou un autre. Richard Wright est mort. Parti voir si the Dark Side of the Moon était bien comme on l’imaginait cette année-là, en 73. Ce son unique, qui fait que des lustres après, on reconnait Pink Floyd à la première mesure, c’est Richard Wright… Ah, ça t’avait une autre allure que certaine chanteuse pour palais présidentiel et séances de cire-pompes télévisuelles. Faut dire, le talent, ça ne s'achète pas. Dommage, son chéri lui en aurait fait venir un plein wagon...
Benoît XVI : « L’argent, la soif de l’avoir, du pouvoir et même du savoir n’ont-ils pas détourné l’homme de sa fin véritable ? »