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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante de gauche.


allain nous en dit plus

Publié le 15 Mars 2008, 00:00am

Catégories : #campagnes en tous genres

municipales 2008 : des choix de con… fusion !

--gauche.gifUn constat s’impose : quelques soient les efforts des médias officiels (France inter et la TV publique) pour relativiser le succès de la Gauche, celui-ci est incontestable.
Elle recueille  47, 94 % contre 45,49 % à la droite et 4,4 % au Modem.
En 2001 : l’ensemble de la gauche (PS+Verts+DVG + Ext.G) recueillait  46,98 %. Le gain n’est pas considérable, mais la droite obtenait : 46,81 % + 1,8 % (CNPT) = 48,6 % et 3,58 % pour l’extrême-droite. Ce n’était pas non plus la bérézina et pourtant la gauche avait perdu 41 villes de plus de 20 000 hab. tout en gagnant Paris, Lyon, Dijon, Auxerre…
La différence, c’est que la droite au pouvoir perd des points et des villes dès le premier tour, alors que les écarts entre 2001 et 2008 ne sont effectivement pas très importants. En fait, il semble que les électeurs de la majorité présidentielle se soient davantage abstenus que le peuple de gauche, l’abstention ayant globalement progressée de 2,9 %.
Cependant cette hirondelle socialiste ne fait pas le printemps de la Gauche, pas plus aujourd’hui qu’elle ne l’a fait après les régionales gagnées en 2004. Car on observe que dans les quartiers, le jeune électorat populaire qui s’était mobilisé pour les présidentielles, quand l’enjeu était de battre Sarkozy, n’a pas considéré l’enjeu municipal suffisamment important pour se déplacer.
Dans ce type de scrutin, là  où le maire est bien implanté, n’a pas déçu par son bilan, qu’il soit de droite ou de gauche, il est très souvent reconduit. Le succès des édiles de droite ou de gauche s’explique par leur forte implantation locale. La poussée de la gauche s’explique par l’abstention des déçus du sarkozisme, car les électeurs, surtout en milieu urbain, ne sont pas indifférents au contexte politique national : le contraste entre la vie chère, les franchises médicales, les retraites insuffisantes d’un côté et les profits fabuleux du Cac 40, d’un Medef arrogant et mafieux, de l’autre.

Le succès de la gauche par rapport à la droite est plus marqué aux cantonales, où avec 48,17 % elle distance une droite qui n’obtient que 41,35 %. La gauche était déjà majoritaire dans les départements avec 51 présidences de conseils généraux sur 101. Au lendemain du deuxième tour, elle devrait améliorer cette domination territoriale. C’est un fait nouveau en France qui ne sera pas sans conséquence pour les prochaines élections sénatoriales.
Nous pouvons observer que la poussée de la gauche s’exerce d’autant plus quand elle est rassemblée et que le relatif succès du PCF est identique sur ses terres. Ce qui indique qu’il serait vain de le traiter en quantité négligeable même s’il n’est plus, justement, qu’un communisme municipal.
Les Verts retrouvent de la vigueur sauf à Paris où leur stratégie autonomiste, et peut-être  l‘intrusion du Modem, a réduit leur résultat de moitié.

La confusion des alliances et les choixmitterrand-panth-on.jpg

Au PS, les bons résultats des alliances avec le centre donnent des ailes à ceux qui s’imaginent gagner à droite plus que ce qu’ils perdront à gauche. Le calcul est que les « gauchistes » voteront utile pour battre la droite au second tour. C’est une illusion d’optique électorale, car comme le disait François Mitterrand : « il faut d’abord rassembler son camp ». C’est la stratégie de Delanoë à Paris, pas celle de Rebsamen à Dijon où en s’alliant avec le Modem dès le premier tour, il a certes gagné mais en brisant la gauche. On voit là se dessiner deux orientations différentes et concurrentes pour l’avenir du PS et de la gauche.
De l’ouverture sarkozienne vers la droite sociale libérale du PS, à celle du PS vers les libéraux sociaux du Modem qui hier encore gouvernaient avec l’UMP, il est des convergences qui les mènent conjointement vers le néo-libéralisme à l’œuvre dans toute l’Union européenne.
Cette évolution à l’œuvre partout produira les mêmes effets : l’abstention par manque de choix politique clairement identifié, le danger de la remontée du nationalisme, la libération d’un espace à gauche.
Le renoncement à l’Union de la gauche pour s’allier à un Modem aux contours et aux choix incertains, entre le camp du progrès possible et celui du déclin certain, est une stratégie qui libérera inéluctablement un espace à la gauche du PS. La LCR s’y engouffre déjà, toujours en progrès avec son jeune leader charismatique, alors que LO depuis qu’elle a renoncé à Arlette, avec ses refus et variations unitaires devient incompréhensible pour son électorat.
Cependant le rassemblement à gauche, sans exclusive, serait plus crédible et possible si les engagements de la LCR étaient aussi plus clairs. Les fusions techniques avec la Gauche plurielle, sans solidarité budgétaire, sans participation aux équipes de direction ne peut que la confiner dans les limites d’un rôle de contestation, minoritaire et sans avenir autre que marginal. Pour la LCR, avec le Nouveau Parti Anticapitaliste, il s’agit plus de prendre la place d’un PCF profondément divisé entre archaïsme, renouvellement et dépassement, que de définir les contours d’un véritable regroupement original de toute la gauche. Sa stratégie consiste toujours à se différencier absolument d’un PS condamné globalement, sans nuance entre les dirigeants et les militants, à condamner toute possibilité unitaire sur le modèle du Linke allemand* prôné par Jean Luc Mélenchon, le président de PRS.
undefined Face à l’évolution socialiste vers un parti démocrate clintonien (comme ce fut le cas en Italie), la nécessité du rassemblement à gauche s’impose entre tous ceux qui refusent le choix de la société libérale globalisée, entre tous ceux qui choisissent une autre France possible dans une autre Europe et un autre monde possible fait de solidarité et de coopération et pas celui d’un monde de concurrence à outrance, de compétition généralisée, d’individualisme renforcé, qui mène droit aux conflits entre les gens et les peuples. Ce monde là, c’est celui de la guerre face à celui de la paix.

Allain GRAUX (prs 21)

le 12 mars 2008

 

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