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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante du parti de gauche.


expulser, dit-il...

Publié le 7 Janvier 2009, 00:12am

Catégories : #pas content et on le dit!

Brice Hortefeux court après le Mali

Immigration. Avant un probable changement d’affectation, le ministre veut imposer la signature d’un accord avec le Mali sur la politique migratoire.

Brice Hortefeux, ministre de l’Immigration, de l’Intégration, de l’Identité nationale et du Développement solidaire, voudrait bien réussir à faire rentrer le Mali dans le rang des bons petits pays bien obéissants, avant de voler vers d’autres responsabilités. Il a déjà obtenu sept « accords de gestion concertée des flux migratoires » en deux ans, avec le Sénégal, le Gabon, la République du Congo, le Bénin, la Tunisie, l’île Maurice et le Cap Vert, sans réussir pour l’instant à accrocher Bamako à son palmarès. La mobilisation de la société malienne et de sa diaspora en France a fait capoter la signature annoncée pour le 25 novembre dernier.

Objectif : faciliter les expulsions

Une délégation française s’envolera donc ce mercredi pour la capitale malienne, conduite par le secrétaire général du ministère de l’Immigration, Patrick Stéfanini, et tentera, pour la troisième fois, de faire passer le Mali sous ses fourches caudines. Elle doit obtenir des autorités maliennes la délivrance automatique, à la demande des services français, de laissez-passer permettant l’expulsion des ressortissants maliens présents sur le territoire sans autorisation de séjour. Elle souhaiterait sans doute aussi obtenir la possibilité d’envoyer au Mali des ressortissants des pays voisins, lui faisant jouer le rôle d’un État tampon bien pratique compte tenu de la situation stratégique du pays sur le continent africain.

En contrepartie, la France offrirait 1 500 autorisations de travail par an, sur quatre-vingt-huit métiers (contre trente actuellement et cent cinquante pour les ressortissants de l’Union européenne) et revaloriserait son aide au développement. Précisons que le budget 2009 de l’aide globale au développement est en baisse sur celui de 2008, alors que celui consacré aux expulsions est en augmentation (une expulsion coûte en moyenne 20 970 euros et le ministère en ambitionne 30 000 pour cette année). Dans le terme « développement solidaire », rappelons que le ministère inclut la formation de policiers du pays dans la lutte contre « l’immigration clandestine ». Quant à l’aide consacrée au Mali, elle fait piètre figure face aux apports que les 80 000 Maliens de France (dont environ 50 000 sans papiers) envoient chaque année dans leur village.

Les associations mobilisées

Autant de raisons qui ont incité la Cimade et l’Association malienne des expulsés à renouveler, dans un communiqué, un appel à la mobilisation contre la signature de l’accord. Réseau Éducation sans frontières, pour sa part, préconise l’envoi d’une lettre au consul du Mali (www.educationsansfrontieres.org). La Coordination des sans-papiers 75 appelle à une manifestation le 7 janvier de la Bourse du travail à Paris au consulat du Mali, de 12 à 14 heures. Côté malien, l’Association malienne des expulsés et le Forum pour un autre Mali demandent à leur gouvernement le refus de l’accord et organisent une journée de débat national sur le thème « Crises, migrations, violences politiques et institutionnelles : quels enjeux pour le peuple malien ? ».

Émilie Rive dans l’huma

 

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