Deux poids, deux mesures, ou presque…
Depuis pas mal de temps, en gros depuis que les Jeux Olympiques pékinois se profilent, on nous parle et reparle et reparle encore de Droits de l’Homme, de Tibet, d’exécutions aussi, bien évidemment. D’exécutions chinoises, on avait compris. Vous n’ignorez donc plus rien de ce qui se passe là-bas, ni le prix de la balle, ni le nombre de « suppliciés », ni leur âge, plus rien, dirons-nous… Sauf que si on lit un peu la presse, et sans rien excuser de ce qui se passe à l’ombre de la Grande Muraille, ici, on n’a pas l’indignation sélective, loin de là, on peut savoir qu’ailleurs aussi ça court-circuite allègrement. Dans ce qu’il est de bon ton de nommer « la plus grande démocratie du monde » (et sûrement la meilleure, foi d’européenne !) aussi, on grille, on injecte, on exécute. On ne le fait pas trop savoir, néanmoins. Et j’ai fort peu entendu Robert Ménard sur ce sujet ces jours-ci. C’est vrai aussi que le condamné n’était pas journaliste, et on va dire que Ménard, son taf, c’est de protéger les journalistes. Le gars dont on parle, un Mexicain de 33 ans, un certain Medellin, condamné à mort en 1994 pour un crime hautement infréquentable, le viol et l’assassinat d’une jeune fille, a été exécuté mardi. Info lapidaire, rien ou presque à la télé. Pas grand chose à la radio non plus. Mine de rien, même Ban Ki-moon s’en était mêlé qui avait demandé un sursis, à cause semble-t-il d’un manque d’assistance consulaire. Conclusion : dans la « plus grande démocratie du monde », on s’assied carrément sur les ordonnances de la Cour Internationale de Justice, sur les appels du secrétaire général de l’ONU, quant à l’opinion publique à l’étranger, on s’en tamponne. Vous en aviez entendu parler, vous, de cette histoire ? Non… Il faut dire, pris que vous étiez par les aventures de Nico et Carla aux bains de mer, ce n’est qu’à moitié étonnant !
brigitte blang prs 57