1)La nouvelle attaque annoncée hier, contre les retraites ne vise pas seulement certaines catégories de travailleurs qui ont conquis et conservé des avantages mérités en matière de retraite : ces avantages sont d’ailleurs payés de cotisations plus lourdes, de souffrances et de tâches bien particulières, historiquement fondées et toujours justifiées. Ils ne doivent pas être supprimés, ils doivent être étendus progressivement à d’autres catégories pour lesquelles c’est nécessaire en raison de travaux pénibles physiquement et mentalement.
Ce qu’annonce le gouvernement, c’est la régression de ces avantages (qui coûtent epsilon dans l’ensemble des régimes de retraite) pour mieux faire régresser à nouveau tous les autres droits à la retraite : porter à 41 ou 42 annuités le calcul des retraites, porter à 61 et 62, et davantage l’âge du droit à la retraite.
Ce n’est donc pas un combat de corporation, mais un combat de tous les salariés, ce ne sont pas des « régimes spéciaux » ou privilégiés, mais des régimes normaux, qui devraient être repris, adaptés, dans le bâtiment, dans le transport, dans l’agriculture, dans la restauration, dans les travaux de nuit et à la chaîne, partout où l’usure fragilise les salariés face à leurs droits à retraite.
Tous ceux qui croient intelligents de céder sans réfléchir à l’air du temps et de faciliter la tâche à Sarkozy et à Fillon, en fait, font le lit des nouvelles attaques contre les retraites par répartition, et pour les fonds de pension derrière.
L’unité syndicale est à l’ordre du jour, l’unité de la gauche aussi pour arrêter les mauvais coups de ce gouvernement, le plus à droite depuis Pétain, celui qui veut une « thérapie de choc » détruisant tout ce qu’il y a de social dans notre pays. Unité contre ces mauvais coups répétés, précipités, provocateurs de Sarkozy !
Rappelons aussi que le 30 septembre 2007 de façon scandaleuse, conte l’avis unanime de tous les syndicats, dans une conspiration générale du silence, un nouveau code du travail promulgué les 7 et 12 mars dernier, déstructuré, affaibli, mutilé, entre en vigueur : 500 lois du travail ayant été transformées en décrets, la partie réglementaire étant aussi en cours de ré écriture d’ici à mars 2008.
Gérard Filoche dans Démocratie et socialisme
Mais en attendant, relisons le texte que les socialistes adoptaient l’été dernier, pour mémoire, et sans commentaire…
2) Projet socialiste adopté le 1er juillet 2006 :
La solidarité entre les générations
L’allongement de la durée de la vie est un progrès. Il ouvre de nouvelles dimensions à la vie familiale, à la vie associative, à la solidarité entre générations ; il importe d’autant plus de consolider notre système de répartition
a) Garantir l’avenir des retraites
En poursuivant la réforme « Balladur » de 1993, la loi « Fillon » de
Sécuriser et rendre plus juste notre système de retraite repose d’abord sur la croissance et l’emploi. Faciliter l’entrée des plus jeunes dans la vie active, ou encore organiser la seconde partie de carrière des plus âgés y contribueront. C’est à ces conditions que les arbitrages pour définir les règles de partage de l’allongement de l’espérance de vie entre la durée de la vie professionnelle et celle de la retraite pourront être trouvées.
Avec les syndicats de salariés, nous voulons assurer la pérennité de notre système de retraite par répartition et le maintien du lien entre les revenus de travail, le montant des pensions et le financement par des cotisations assises sur l’ensemble de la richesse produite.
La solidarité entre les générations passe par un financement pérenne du Fonds de réserve des retraites au niveau prévu initialement par le gouvernement Jospin, indispensable pour garantir les besoins de financement des années 2020-2040.
L’épargne salariale doit être gérée de manière collective et contrôlée par les syndicats pour qu’elle ne se substitue pas au régime de retraite obligatoire (général et complémentaire).
Sur ces bases, nous ouvrirons avec les partenaires sociaux une négociation dont l’objet portera sur :
un niveau minimal de pension garantie qui devra s’approcher du SMIC,
une modification des conditions d’évaluation du taux de remplacement. Les améliorations plus favorables devront reposer sur des financements supplémentaires.
le mode de financement des régimes spéciaux,
de meilleures possibilités de choisir son départ à la retraite et de la préparer,
des dispositions justes et équitables dans la prise en compte du travail pénible, dans les systèmes de décote- surcote et les « avantages familiaux ».
Ceci rappellera simplement à certains de nos « amis » socialistes (Manuel Valls et autres grands penseurs), qu’avant de dire n’importe quoi, on se renseigne sur un texte qu’on a signé il y a à peine quelque mois… Eh les gars, aujourd’hui, c’est la journée spéciale Alzheimer, sur Inter, faudrait voir à consulter…