Première initiative européenne pour
C’est un sacré paradoxe. Dans les pays européens où la discussion publique sur le projet de Constitution européenne a été inexistant, on échafaude des scénarios après les « non » français et néerlandais. En France, pays où la grande controverse référendaire a passionné le peuple tout entier, point de débat. Bien sûr Chirac n’a ni retiré la signature de
Il nous a donc fallu beaucoup de ténacité pour défendre depuis le 29 mai dans la gauche européenne la proposition d’une Assemblée Constituante européenne. Ce travail souterrain, qui doit tout à la responsable internationale de PRS, Raquel Garrido, s’est donné à voir vendredi et samedi derniers lors de deux journées de rencontre et de discussion au Sénat. Les délégations européennes ne représentaient pas moins de dix pays. La résolution finale témoigne du haut niveau de leur convergence politique.
L’audition de représentants d’Olivier Besancenot, José Bové, Marie-George Buffet et Ségolène Royal a montré que cette question se trouvait bien posée dans la présidentielle. Les participants ont pu constater qu’une différence fondamentale séparait sur cette question le candidat de droite Sarkozy de tous les candidats de gauche. D’un côté, la droite défend l’adoption d’un mini-traité par la voie parlementaire, de l’autre la gauche s’engage pour un nouveau référendum. Faut-il ou non construire l’Europe sur l’adhésion populaire ? C’était le point de départ de ces journées. Non seulement la question européenne est dans la campagne, mais c’est un argument supplémentaire pour battre la droite et faire gagner la gauche.
Le projet de constitution européenne négocié entre dirigeants européens a subi un lourd échec. Il a été rejeté par les électeurs dans deux pays,
Or la tentation existe de passer outre le résultat des référendums français et néerlandais. Angela Merkel a exprimé cette volonté à plusieurs reprises. Nous refusons l’idée selon laquelle il y aurait d’un côté 18 pays favorables au projet de Constitution et de l’autre deux pays qu’il s’agirait d’encercler. Une telle attitude cherche à dissimuler le fait que, si les 18 pays se déclarent favorables à
La tentation existe également de se passer désormais de l’avis des peuples pour poursuivre la construction européenne. Nous estimons à l’inverse que le « NON » français et néerlandais doit ouvrir une nouvelle phase de la construction européenne recherchant par le débat public le soutien populaire. C’est pourquoi nous espérons mieux de
François Dealapierre dans A Gauche