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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante du parti de gauche.


c'est pas seulement à Paris...

Publié par prs 57 sur 8 Octobre 2007, 23:00pm

Catégories : #un petit tour chez les socialistes

Me revient en mémoire à l’instant où je vous cause de vieux couplets de Brassens. L’assassinat, ça s’appelait. Vous vous souvenez, ça faisait ça, à peu de choses près : 

« C’est pas seulement à Paris que le crime fleurit
Nous au village aussi l’on a de beaux assassinats… »

Eh bien voilà que par chez nous, ici, ou juste à côté, on peut adapter la chanson, et en faire ça :

« C’est pas seulement à Paris que la traîtrise fleurit
Nous en province aussi l’on a de bien beaux renégats… »

À Sarreguemines, ville de juste à 10 minutes, on a un député-maire de toute splendeur UMPienne. Réélu en juin avec un score à faire pâlir d’envie Houphouët-Boigny et Gbagbo réunis ! Avec dans l’opposition municipale deux militants socialistes faisant ma foi pas si mal leur boulot d’opposants. Et puis voilà qu’il y a deux petites semaines, notre opposant (encarté en section, conseil fédéral et le toutim), il s’est mis à faire des appels du pied au député, qui soudain se retrouva paré de qualités que franchement, nous, on n’avait pas encore bien su voir, aveuglés de sectarisme que nous sommes… Finalement, la gestion de la commune, que peu de semaines avant, on critiquait ferme, n’est pas si mauvaise, et même souventes fois plutôt bonne. Et si jusqu’à maintenant il ne s’en était pas rendu compte, c’est qu’il était assourdi par les sirènes de son secrétaire de section qui faisait rien qu’à critiquer le gentil député, à longueur de réunions. Ben oui… On avait bien senti le vent tourner déjà en juin, quand il s’était mis à lancer des volées de bois vert sur le candidat du PS, comme quoi c’était une erreur de casting… Faut dire que lui, il fait toujours les bons choix, en novembre dernier, mu par je ne sais quelle sondagitude, il soutenait Royal ! En 2005, il faisait campagne pour le Oui ! Bref, il a tout juste, tout le temps ! Même lorsqu’il se laisse aller sur son blog à d’indignes propos sur les gens du voyage, vous savez bien, les voleurs de poules, ceux qui font si peur aux gentils gérants de supermarchés, si peur vraiment qu’ils doivent demander à leurs caissières de les surveiller (dans le texte ou quasi, depuis son illumination droitière, le gars, il a comme qui dirait expurgé son site ! macache pour retrouver les termes exacts)… Article qui lui valut en son temps quelques réponses courroucées de lectrices positionnées pas vraiment dans notre jardin, plutôt Bayrou, ce genre. Lectrices qui aujourd’hui trouvent très bien que ce jeune homme aille faire sa cour à la droite. Faut pas être sectaire, n’est-ce pas ? En attendant, le maire en question, il les a toutes votées, les lois de Sarkozy. Et les plus scélérates cela va sans dire. Ce petit gars qui était de gauche, c’était mon copain. Et je ne vous raconte pas comment elle me reste en travers du gosier cette affaire. On me dit ici et là, y compris au Parti, que ce n’est pas très grave. Eh bien si, c’est grave. Les idées, c’est fait pour être vécu, pas pour être bradé à la petite semaine. Et vous voudriez après ça que les électeurs s’y retrouvent ? Ceux qui vont reprendre le flambeau abandonné en milieu de campagne vont devoir mettre les bouchées doubles, voire triples, et on leur souhaite bien du courage. Il nous manque un Brassens pour nous mettre toute cette fange en chansons, avec des fleurs autour, histoire de se marrer quand même, mais vraiment, vraiment : « Nous en province aussi l’on a de bien beaux renégats… »

brigitte blang prs 57

Et puis, finalement, je vais vous dire, samedi, au Larz'als (voir article d'il y a quelques jours) j'ai eu le bonheur de parler, d'échanger avec Antoine Porcu, un gars de chez nous, de là-haut, la métallurgie, le communiste tel qu'on l'aime, l'union de la gauche comme catéchisme et la fidélité aux idées comme bagage, venu présenter ses bouquins sur les Femmes en Résistance, eh bien, ce type-là, il te console de bien des trahisons qui se conjuguent à tous les temps, sur tous les modes... on pourrait dire d'ailleurs toutes les modes, ce serait plus parlant, en l'occurence. Merci Antoine, on ne manquera pas dans ces pages de faire référence à ton oeuvre, même qu'il a été me dénicher une résistante de Cherbourg, que si ça se trouve mon papa il la connaissait!

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L
ça vient de "Là-bas si j'y suis", et ça convient tout à fait bien ici, n'est-ce pas?:<br /> "Renégat !<br /> Un mot qui est revenu souvent dans vos récents messages. Il est vrai que ces temps-ci, le renégat est en tête de gondole. Partout exhibé, choyé, honoré le renégat est à la fête. Tout poudré, tout enivré, tout frémissant quand son maître le récompense d’un sucre ou d’une petite tape sur son derrière, le renégat aime les coussins du pouvoir. Il lèche, il jappe, il papote mais il aboie aussi, attention, il est resté rebelle, toujours indigné, toujours à vif. Si la guerre d’Espagne se reproduit, il part tout de suite dans les brigades internationales. Il est ainsi. C’est un insoumis.   Son zèle dénonciateur fait le régal du maître. Le renégat est plus dur, plus flic, plus froid qu’un autre courtisan. Sa repentance est inépuisable. Depuis toujours la police utilise des repris de justice comme indicateur et rien ne fait une meilleure duchesse qu’une ancienne putain. Jonathan Swift faisait observer que l’homme fait les mêmes gestes pour ramper que pour grimper. Bien sûr le renégat ne se dit pas qu’il est renégat. Il s’estime à la place qu’il mérite. Il fait le modeste, « Si je puis être utile… » Et puis, il n’y a que les imbéciles qui ne changent pas d’avis. Mais ce qui fait toute la valeur du renégat d’aujourd’hui c’est qu’il est la preuve vivante que toute contestation est vaine. Et dangereuse. Il le prouve, il le porte, il le dit et le répète. Aucun autre monde n’est possible. Il sait de quoi il parle, lui aussi y a cru, lui aussi s’est engagé, il peut en parler, toute révolte mène au pire, à l’inhumanité, au goulag, à la terreur islamiste. Il est le meilleur agent de propagande pour l’ordre établi. Il arrive dès qu’on le siffle, il court d’un micro à l’autre, pas le temps de se démaquiller, il vient le dire et le redire et le répéter. En échange, son assiette est pleine de bonne soupe, BHL l’appelle en pleine nuit, le serveur lui demande une dédicace, le Président lui sourit à la première de Bigard. Bien sûr, tous les renégats ne sont pas aussi épanouis. Il en est qui ne demandent qu’à trahir et qui attendent en vain qu’on les sonne. Prêts à se vendre en solde et même à se donner. Leur problème c’est que leur trahison n’est pas assez exemplaire. Car pour faire un bon renégat encore faut-il avoir quelque chose à renier. Un bon renégat commence par s’impliquer dans une grande action, vibrer pour un grand rêve, s’engager dans un mouvement généreux à l’autre bout du monde, distribuer des tracts sur les marchés, s’affronter aux forces de l’ordre, construire des barricades… Alors là, oui, jeunes gens, vous aurez toutes les chances de devenir ensuite un heureux renégat. N’attendez plus, dès à présent investissez dans la révolution. Regardez vos aînés qui sont passés du col mao au Rotary.  Investir dans l’action humanitaire ? Oui mais attention : la pornographie compassionnelle n’est plus aussi efficace qu’au temps de la Somalie et du Kosovo. C’est comme la chanson engagée. Aucune garantie. Ne vous trompez pas de combat. Le soutien au stalinisme a produit une génération de renégats, mais la page est tournée, attention, le fonds de commerce s’épuise. En tout cas soyez sur la photo. Un bon futur renégat doit impérativement se faire remarquer par tous les moyens. Il doit s’agiter, prendre la parole, gesticuler, tout faire pour attirer l’attention et tirer la couverture et les micros à lui.Vous n’avez pas de temps à perdre. Allez-y très fort. Faire sauter TF1, occuper l’Elysée avec des SDF, prendre le contrôle de Google et de Wall Street, pendre le dernier Ben Laden avec les tripes du dernier Bush, les idées ne manquent pas ...
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