Soulagée !

Ouf! J’ai eu peur !

Ça faisait bien trois bonnes heures que la radio ne m’avait pas donné de nouvelles de notre président préféré. Zut ! que je m’étais dit à moi-même en aparté, il serait pas malade, des fois, ce serait moche ! Depuis bientôt 5 ans que les médias ont pris l’habitude de calquer leurs unes sur sa personne, ses allées, ses venues, ses soucis, ses bonheurs envolés, puis retrouvés, sa « petite femme » comme il l’appelle, ses petites phrases aussi, ses sautes d’humeur, ses coups de gueule, ses balades au pays du patronat et du marché réunis, vont plus bien savoir comment boucler, les pauvres malheureux ! Et puis, bingo, la chouette info, qui m’arrive par Jean-Charles, le copain de PRS Bas-Rhin. Voilà la chose : après la Corse, il a décidé d’aller visiter une autre contrée excentrique, peuplée de dangereux subversifs : l’Alsace. Comme je vous le dis ! La sortie touristique se fera vendredi prochain. Conseil des ministres décentralisé, qu’ils appellent ça… Nous, on aurait plutôt l’impression que c’est un coup de pub décentralisé, mais bon, si ça peut lui faire plaisir. Vous croyez vraiment que ça va changer le cours des saisons, qu’ils se réunissent à Strasbourg, à Orléans, à Bastia, ou à Perpète-les-Oubliettes ? Ça ne sera pas la même politique qui sortira du chapeau, au final ? On va moins faire valser les profs ? Les classes seront moins chargées ? Le chômage va s’effondrer ? Les lois scélérates vont tomber toutes seules ? La laïcité menacée va reprendre du poil de la bête ? Les usines vont rouvrir ? Tiens ! T’as qu’à croire… En attendant, vous savez ce qui serait chic ? Que les gens de son bord en colère, parce qu’il n’y a pas d’Alsacien de droite dans ce ministère, alors qu’il y a Bockel, viennent lui expliquer la différence entre magouille et politique ! Comment vous dîtes ? Bockel n’est pas de gauche ? Comment ça, pas de gauche ? Il était, il y a peu de temps encore, au Parti Socialiste. Même que Ségolène Royal a dit que les brebis égarées, -c’est lui, entre autres-, elles pouvaient revenir quand elles voulaient. Et toc ! Ça c’est une preuve, tout de même, non ?

 Jean-Charles et ses potes nous invitent, vendredi 7, à midi place de l'Université, histoire de ne pas être seuls à lui faire un brin de conduite, au président. Si vous êtes libres vendredi aux alentours de midi, n’hésitez pas, sortez vos drapeaux et vos crécelles, vos badges et vos porte-voix, vos pancartes et vos sifflets, et allez donc voir si ce gars-là vaut bien une virée alsacienne. Quelqu'un qui  fait profession de foi de ne jamais boire une goutte de vin, c'est de la provoc, non? En attendant, nous voilà rassurés, il va bien ! Tant mieux ! Nous, on n'était pas encore prêts pour une autre campagne...

brigitte blang prs 57