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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante du parti de gauche.


sur la route du tour épisode 3

Publié par prs 57 sur 18 Juillet 2007, 23:00pm

Catégories : #histoires et histoire

Des victoires, et puis des défaites…

 

1975, cette année-là, on était en vacances dans les Alpes, avec le vélo, tiens bien sûr ! Comme chaque fois que possible, on était partis le matin pour « les »voir passer, quelque part du côté de Pra-Loup, je crois. C’est là que Merckx a perdu le Tour. Doublé dans ce col par un petit gars aux couleurs de Peugeot, Bernard Thévenet. Ça nous a bien fait plaisir, puisque dans la famille, on roulait Peugeot aussi. Merckx, le « Cannibale » (va comprendre ces surnoms ahurissants qu’on leur donne… cannibale, blaireau, et pourquoi pas pelote à aiguille, aussi ?) qui essayait de rafler une sixième victoire. Raté ! Mais raté avec un panache qu’on ne voit plus beaucoup sur les routes en ce moment… C’est aussi la première fois que le Tour s’est terminé sur les Champs. Avec un français en jaune, ça le fait, non ?!


 

1989, bicentenaire de la Révolution. Grand moment de folie dans tout le pays. Tu voyais la vie en bleu blanc rouge. On te vendait tout estampillé 1789, les bonbons, le chocolat, les cahiers, les tee-shirts, les caleçons de bain. À l’école, on avait planté des arbres de la Liberté. Ici, dans notre patelin, on avait même élu un maire socialiste, c’est dire si le citoyen électeur croyait aux bienfaits de l’Histoire régénératrice ! Plus fort que la coupe du Monde de foot, juré ! Et puis, voilà un gars de chez nous qui gagne l’étape du 14-Juillet, à Marseille, ça ne s’invente pas ! Vincent Barteau, il s’appelait, un type sympa, marrant, qui n’avait pas l’air de se prendre trop au sérieux, plaisant à suivre. Alors, si en plus, le maillot jaune était sur les épaules d’un Français au départ de la dernière étape, tout était possible, et même une pyramide dans la cour du Louvre ! Les épaules, c’était celles de Laurent Fignon. Celui-là aussi, plutôt agréable. Il portait des lunettes, alors on l’appelait le prof, ou l’instit, parce qu’il avait le bac, en plus des lunettes !... Ça vous fait marrer ? Riez bien, c’est moins drôle après. Cette dernière étape, un contre-la-montre, dans Paris, un truc de fou. C’était le 23 juillet, comme si c’était hier. Dès le début, on a bien vu que Fignon, il n’était pas au mieux de sa forme. On nous a donné les raisons : une douleur « à la selle ». Si tu connais un peu le vélo, tu situes à peu de choses près où ça se joue, cette affaire-là… Bref, pas dans son assiette, le champion. Et juste devant, à le grignoter, un petit américain  rigolard, Greg LeMond, assis sur un vélo de science-fiction, avec un guidon complètement dingue. Un guidon de triathlon, on nous a dit, dans le poste. Nous, chauvins comme des poux, on a crié à la triche, bien sûr ! La triche, tu parles, on n’avait encore rien vu ! Sur la fin, ça a été pathétique. Fignon vidé, à bout de souffle, exsangue, livide, au bord de la syncope. Et puis tout à coup, LeMond qui hurle sa joie… pas terrible, le souvenir. 8 secondes… 8 petites secondes… 80 mètres sur les 3250 km du parcours. Ça a l’air imbécile, dit comme ça, et ça l’est en réalité. Ce soir-là, on avait déjà tous les bouteilles au frais. On ne les a pas sorties, non. Boire un coup à la santé d’un petit gars venu d’Amérique pour nous barboter la Victoire du tour du Bicentenaire, non. Le Tour du Bicentenaire gagné par un vélo tricoté main, quasi ! Je vais vous dire, je ne m’en suis JAMAIS remise. 

brigitte blang prs 57

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