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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante du parti de gauche.


bac pro, une gageure...

Publié par prs 57 sur 6 Juillet 2007, 21:22pm

Catégories : #école

Parlons de l’enseignement professionnel

Hier soir, après une audience avec le recteur, je disais mon énervement face à ces discours convenus et ce jeu de plus en plus fréquent sur les mots. Sur le sujet, la carte scolaire, s’en tenir aux dérogations (0,004 % des collégiens pour la Seine-Saint-Denis !) donne l’impression d’être favorable à la mixité sociale mais évite de répondre à la vraie question : comment faire revenir dans le collège du quartier les 20 % qui n’y sont pas, comment s’y prendre et avec qui ? Un ami qui faisait le parallèle avec la déclaration de Fillon et le passage sur la « reconnaissance pleine et entière des filières professionnelles » me reprochait de ne pas avoir abordé le sujet de l’enseignement professionnel. Rude exercice en quelques lignes, mais je relève la gageure. On parle souvent d’une spécificité française. Une formation pour les jeunes qui n’était plus placée sous la responsabilité du patronat, qui relevait du service public d’éducation, avec une double exigence. Une ambition de culture générale et une formation professionnelle de qualité. Une sacrée avancée, mais depuis le temps a passé. Culture générale ? Toute ambition a été abandonnée. Les programmes en enseignement général sont d’une telle indigence que bien des élèves s’ennuient et décrochent. Comment expliquer autrement que par le tri social cette rupture entre les exigences en collège et celles en début de LP ? Par choix politique, un corps spécifique a été créé. Bivalent, c’est-à-dire qu’après une formation universitaire dans une discipline, on demande d’en enseigner une autre, sans formation. Certainement suffisant pour ces élèves. En 1985, la demande sociale a conduit à la création d’un bac professionnel. Une excellente idée dans l’optique de poursuites d’études, sauf que les programmes et les contenus sont tels qu’ils interdisent tout accès aux BTS. Le recours aux professionnels : vous en connaissez beaucoup, depuis plusieurs années dans une entreprise, prêts à rentrer dans une profession où le début de carrière est à 1,3 % du SMIC et avec les difficultés que l’on connaît ? Ceux qui partent à la retraite ne sont plus remplacés (Hein ! Jean-Paul. Qui fera tourner la 4-couleurs à Bobigny à la rentrée ?). Les jeunes qui arrivent sont souvent contractuels, niveau BTS, sans réelle connaissance du monde du travail. Quant à l’attractivité de cette voie de formation, parlons-en. Au-delà des déclarations, l’offre se réduit, d’année en année. Par manque de professionnels, mais aussi par économies. Il est quand même moins coûteux d’ouvrir des classes de vente, sans plateau technique onéreux, que d’investir dans des secteurs où la main-d’oeuvre qualifiée fait cruellement défaut, mais où le coût des machines est élevé. Marre du mépris pour tous ces jeunes !

Voilà, court donc trop schématique. Il y a aussi d’excellents résultats dans cette voie. La lutte pour une vraie revalorisation vaut le coup. On s’y met quand ?

Guy Trésallet  Secrétaire général de la FSU 93, enseignant en lycée professionnel.

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