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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante du parti de gauche.


parlons gros sous!...

Publié par prs 57 sur 28 Juin 2007, 11:34am

Catégories : #prs57

Concurrence libre et non-faussée

Dans l'illisible futur traité de Lisbonne, ou d'ailleurs, qui va se présenter sous la forme énigmatique d'amendements à des textes antérieurs et aussi mal connus des citoyens, la concurrence libre et non faussée ne sera plus constitutionalisée; il est vrai qu'il n'y aura plus de TCE.

Les règles du jeu économique resteront cependant les mêmes et la commission de Bruxelles continuera d'exiger l'ouverture  de réseaux payés par les contribuables français à des opérateurs étrangers ou français ainsi dispensés d'investissements lourds.

La séparation de RFF et de la SNCF a abouti à un désinvestissement sur la maintenance de réseaux "secondaires" mais utiles à l'aménagement du territoire, au délestage de trafics en cas d'accidents ou d'engorgement, à la réhabilitation du transport de marchandises sur longues distances, en lieu et place d'un trafic routier surchargé, polluant et accidentogène. Les collectivités territoriales ont été mises à contribution mais le trafic de banlieue ou les transversales françaises sont toujours négligés ou à la traîne. Quant aux tarifs !

Le RTE et EDF sont l'autre exemple de pillage de bien ou de service public dont nul ne s'offusque: mais au nom de quoi l'Etat imposerait-il à des particuliers des expropriations et des nuisances  pour permettre à des opérateurs privés de  construire ou d'utiliser des réseaux dont la mission de service public laissera très rapidement à désirer si la seule préoccupation demeure la rémunération d'actionnaires invisibles? Le respect d'un cahier des charges ? Le pillage de la ressource en eau, l'expédition de plis et paquets montre que le "privé" reste dans un logique d'investissement minimal et de profit maximal.

Avec un gouvernement dont le programme est à peu de choses près en matière économique et sociale celui du MEDEF et de la "refondation sociale", la vraie question qui se pose sera bientôt celle de la légitimité d'une politique d'exactions.

Ce contexte rend particulièrement dérisoire le discours sur "le travailler plus pour gagner plus" qui fut l'un des moteurs de l'adhésion à Sarkozy d'une population déboussolée par un travail idéologique de longue haleine, initiée au moins depuis 1993. Réussir à faire croire que la distinction entre les individus et leur niveau de vie ne résulte pas de la possession d'un patrimoine mais de leur travail, que capital et travail ne sont plus des critères pertinents de lecture de la vie économique et que seul le travail de l'individu isolé explique son état, voilà qui en dit long sur les ravages du bourrage de crâne auxquels se livrent des media tenus en mains.

L'affaire des Echos que le propriétaire du journal concurrent La Tribune veut racheter a permis au moins d'informer le public de la façon dont ce milliardaire (oui, en euros) a constitué sa fortune: achat d'un groupe textile bradé, avec des aides de l'Etat, dépeçage, valorisation de certains éléments etc. Bref de la complaisance et de l'entregent politiques, un jeu de monopoly mais aucune invention, aucun "mérite" et à vrai dire aucun travail !

Ce système économique et social est créateur de richesses, mais ce qui rend acceptable la pérennité d'une telle mécanique c'est le cadre étatique national ou international qui lui permet de fonctionner et la redistribution équitable des richesses nées du travail qui doit l'accompagner. Le droit de propriété n'est pas plus naturel qu'un autre, tous les droits sont le produit des hommes vivant en société.

Le politique c'est ce qui fonde le désir de vivre ensemble, mais comme l'homme seul n'est rien qu'une créature fragile, toute politique n'est pas légitime et le choix d'un individu n'est pas nécessairement moralement justifiable.

Jean-Paul Bauquier  (aux armes citoyens)

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