Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante du parti de gauche.


présidentielles

Publié par prs 57 sur 20 Mars 2007, 12:34pm

Catégories : #prs57

ETAT D’INSURRECTION CIVIQUE

 


-  Sud-Ouest
 : À un mois du premier tour de la présidentielle, comment envisagez-vous les choses ?

Jean-Luc Mélenchon. Depuis le dépôt des candidatures, c’est comme si tout recommençait à zéro. Ce premier tour est profondément... imprévisible. Le pays est en état d’insurrection civique. Les Français veulent tourner la page d’une politique libérale qu’ils haïssent et d’un système de partis et d’institutions qu’ils méprisent. On peut même assister à un double 21 avril où droite et gauche traditionnelles seraient éliminées.

-  En clair, vous n’excluez pas un second tour entre MM. Bayrou et Le Pen ?

Hélas ! On dit souvent que Bayrou peut éliminer Royal du second tour, on ne dit pas assez souvent qu’il prend aussi beaucoup à droite. Monsieur Sarkozy vient d’aggraver ses difficultés. Il a fait la faute majeure de banaliser le discours de l’extrême-droite. Cette faute se paiera : bien des gens préfèreront toujours l’original à la copie. Le Pen, reste le danger majeur. Il est sous-évalué dans les sondages. Il peut chasser Sarkozy du podium.

-  Quand vous tirez la sonnette d’alarme en disant que pour le PS, il y a "le feu au lac", cela signifie-t-il que vous critiquez les axes de campagne de votre parti et de sa candidate ?

-  Non. J’ai voulu dire qu’il faut prendre très au sérieux l’attraction des candidats Bayrou et Le Pen dans un pays avide de changement. C’est une aspiration très violente. Elle fait feu de tout bois. On ne peut traiter ce problème par le mépris. L’arrogance de l’UMP, coûtera cher à Sarkozy. Ne commettons pas la même erreur avec nos électeurs qui hésitent.

-  Vous proposez quoi pour éviter que des suffrages habituellement PS "mutent" vers le candidat centriste ?

-  D’abord, éviter de le diaboliser en tant que personne : M. Bayrou mérite d’être respecté. Le respecter, c’est prendre au sérieux ce qu’il dit. Il a un programme, même si nombre de mes amis disent le contraire.

-  Un programme que vous définissez comment ?

-  C’est du libéralisme sous anesthésie générale. Personne n’a relevé qu’il s’est prononcé devant le MEDEF pour un super CPE, un contrat de travail à rupture "par consentement mutuel". Le choix des termes est un rideau de fumée. Entre le faible et le fort il n’y a pas de consentement mutuel équilibré. C’est justement pour cela qu’il y a un code du travail qui garanti des droits ! Ce "consentement mutuel" ce n’est pas un divorce à l’amiable, c’est le droit de répudiation pour le patron !

-  Vous souhaitez que le PS le contredise comment ?

-  Face à lui, c’est raison et comparaison. Nos organisations politiques s’abandonnent trop à l’agitation médiatique, elles ne croient plus assez au travail d’éducation et d’information populaire.

-  Ségolène Royal a annoncé qu’elle "reprenait sa liberté" pour ce dernier mois de campagne. Vous en pensez quoi ?

-  Je comprends ce qu’elle veut dire. Mais elle devrait souhaiter que son exemple ne soit pas suivi. Imaginez que je reprenne la mienne !

-  Vous n’ignorez pas que beaucoup de socialistes ne se retrouvent pas dans la candidature Royal. Que leur dites-vous ?

-  Que j’en suis désolé.

-  Mais encore...

-  Pour la gauche, le pire serait qu’ils s’abstiennent. Qu’ils se rendent utiles en votant pour Marie-George Buffet.

-  La gauche antilibérale a explosé. C’est définitif, selon vous ?

-  Son explosion est une catastrophe. C’est toute la gauche qui en sera victime. En toute hypothèse, la nécessité d’une refondation générale de la gauche au lendemain de cette élection s’imposera. Tout le monde devra se remettre en question. Le PS aussi, bien sûr.

-  A qui avez-vous donné votre parrainage ?

 J’ai parrainé Ségolène Royal selon la consigne du PS à ses élus. A part elle, qui aurais-je dû parrainer ? Agir autrement cela aurait impliqué de rompre avec mon parti, et de choisir entre des amis, bref de me fâcher avec tout le monde ! Pour rien. Je rame sur ma galère.

mardi 20 mars 2007.

Source : Entretien avec Patrick Guilloton pour Sud Ouest paru le 17 mars

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents