Nous y voilà, au détour des petites phrases dont tous les médias vont se gargariser, au détour des annonces qui vont tourner en boucle à longueur de journaux. On en a entendu de bien bonnes ces dernières heures.
Pour commencer, Chirac, le président de notre si beau pays, vous vous souvenez, ce pays-là qui avait voté Non, un certain 29 mai. On a, encore pour un bon peu de semaines, un type à l’Elysée, il va finir en beauté, comme il avait commencé. Au Salon de l’Agriculture, y a que là qu’il se sent bien, on dirait. On se demande ce qu’il a attendu pour demander à ses potes éleveurs de lui fournir le couvert pour ses années de Mairie de Paris ? Ca aurait substantiellement diminué les « frais de bouche » de la boutique, non ? Alors donc, pour ceux qui auraient envie d’écrire un Xième machin biographique sur le personnage (qu’on s’évertue depuis quelque temps déjà à nous rendre terriblement sympathique… Va savoir pourquoi ?), il nous a fait le coup du « faute avouée est à moitié pardonnée », vieux relent de son éducation chrétienne, peut-être. Hier donc, à Bruxelles, il se met à s’autoflageller, comme quoi, le Non français, c’est de sa faute, de sa faute, de sa très grande faute. Il aurait mal mené le truc, pas tout bien expliqué au bon peuple et le toutim. Vous aviez compris ça comme ça, vous ? Pas moi ! A PRS, on avait simplement pensé que le traité était un attrape-nigaud, antidémocratique, pas social pour deux sous, bref, un fichu bazar à rejeter très très loin. Et du coup, on l’a bien expliqué à nos copains, et voilà. Et le 29 mai 2005, les Français ont dit non. C’est pas plus malin que ça. Vox populi, disait l’autre. Eh bien non, dites donc. Le Chirac, avant de laisser les clés, il nous raconte qu’on n’a rien compris. Mais dis, M’sieur Chirac, c’est qui le patron, en République ? Le peuple, ou on se trompe ? De quel droit tu nous voles notre belle victoire de ce jour-là ? Le peuple est souverain en France, depuis quelques années déjà, c’est comme ça que ça fonctionne, tant pis pour ceux que ça n’arrange pas, et on sait, à gauche, que souvent, ça ne nous a pas arrangés, mais c’est comme ça… Parce que, à ce compte-là, nous, on va décider que le 21 avril 2002, les Français, ils ont mal compris ce que disait Jospin, et on va refaire le match, et pareil pour 95, et pour toutes les autres dates qui ne nous ont pas fait plaisir, et si c’est comme ça, peut-être même de Gaulle, il est encore à l’Elysée ! Pourquoi pas ? Donc, le 29 Mai 2005, Chirac ou pas Chirac, on a dit NON ! C’est tout, et on n’y revient pas.
Quoi d’autre ? Les Sarkozeries de service, comme d’hab. Là, il en fait des caisses, le ministre-candidat. Il nous a ramené les « 2000 ans de valeurs chrétiennes » de
Pour finir un peu plus léger, quoique… ne loupez pas jeudi soir sur France 2 (tard, très tard, étonnez-vous après ça qu’on perde la mémoire), un formidable document sur les fusillés de « l’Affiche rouge », ceux pour qui Aragon avait écrit ces vers magnifiques, mis en musique par Léo. (Nous en avions parlé ici le 13 octobre dernier, sous le titre "Indigènes, les autres")
Voilà, mes camarades, bon week-end à tous et à chacun.
brigitte blang prs 57