Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante du parti de gauche.


dans politis

Publié le 6 Décembre 2008, 01:23am

Catégories : #école

Témoignage

 

Zoé, 13 ans, élève de 4e au collège de Marciac (Gers)

 

Il nous l’avait dit, le CPE (conseiller principal d’éducation), que des gendarmes allaient venir faire une prévention pour les classes de 4e et de 3e. Mercredi, toutes les classes sont entrées en cours comme à leur habitude, en suivant les profs.

À peine dix minutes plus tard – nous étions assis -, deux gendarmes faisaient déjà le tour de la salle où nous étions. La prof les regardait en nous disant : « Ils font leur ronde. » Elle n’était à priori  au courant de rien, bien sûr. Soudain, la porte s’est ouverte, laissant entrer deux gendarmes… Enfin, pas exactement. Il y avait un monsieur chauve habillé en militaire (le maître-chien) et un gendarme très gros. Le chauve nous a dit : « Nous allons faire entrer un chien ! Mettez vos mains sur les tables, restez droits, ne le regardez pas ! Quand il mord, ça pique ! » Il est sorti deux minutes et il est revenu avec deux autres gendarmes et le chien. Les gendarmes se sont placés aux deux extrémités de la classe tandis que le dresseur regardait son chien déjà à l’œuvre. Le chien s’appelait Bigo. Bigo s’est acharné sur plusieurs sacs, en mordant et arrachant tout ce qui dépassait. Quant à la prof, elle restait derrière son bureau, bouche-bée.

Le chien s’est attaqué au sac de mon amie, à côté de moi. Le dresseur a claqué des doigts en disant : « Sortez, Mademoiselle, avec toutes vos affaires ! » Plusieurs personnes de la classe sont ainsi sorties. Le chien vient alors sentir mon sac. Voyant que le chien ne scotchait pas, que rien ne le retenait, le dresseur lui a fait sentir mon corps avant de s’empresser de me faire sortir. Dehors, m’attendait une petite troupe de gendarmes… Enfin, non, pas dehors : nous étions entre deux salles de classe. Me voyant arriver, ils se dépêchèrent de finir de fouiller une autre fille. Mon amie était déjà retournée dans la classe. Quand ils eurent fini, ils s’emparèrent de mon sac et le vidèrent sur le sol. Un gendarme me fit vider les poches du devant de mon sac. (…) Le gendarme qui fouillait mon sac, vida ma trousse, dévissa mes stylos, mes surligneurs et cherchait dans mes doublures. (…)

La fouilleuse me fit enlever mon sweat sous le regard des deux autres gendarmes. Un gendarme à terre disséquait mes stylos, un autre regardait la fouilleuse qui me fouillait et le reste de la troupe dehors. Ne trouvant rien dans ma veste, elle me fit enlever mes chaussures et déplier mes ourlets de pantalon. Elle chercha dans mes chaussettes et mes chaussures. Le gars qui nous regardait, dit à l’intention de l’autre gendarme : «  On dirait qu’elle n’a pas de hash, mais avec sa tête vaut mieux très bien vérifier ! On ne sait jamais… » Ils ont souri, et la fouilleuse chercha de plus belle ! Dans les replis de mon pantalon, dans les doublures de mon tee-shirt sans, bien sûr, rien trouver. Elle fouilla alors dans mon soutif et chercha en passant ses mains sur ma culotte ! Je dis : « C’est bon, arrêtez ! Je n’ai rien ! » La fouilleuse s’est arrêtée, j’ai remis mon sweat, et mon fouilleur de sac m’a dit : « Tu peux ranger ! » (…)

Propos recueillis par Claude-Marie Vadrot

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article

Archives

Nous sommes sociaux !

Articles récents