Où est la gauche ?

« Quelles initiatives pour répondre à la droite ? »

Article paru le 10 décembre 2007 dans le journal l'HUMANITE et sur le site internet

Quelle conception de la riposte à Sarkozy ? Où en est la gauche ? Quelles initiatives rassembleuses ?

Pour Alain, enseignant et militant dans le Gard, « la France n’est pas devenue sarkozyste, mais on peut remercier Sarkozy, finalement on n’aura jamais autant parlé de lutte des classes que depuis son arrivée au pouvoir. C’est une chance, car cela peut permettre de reconstruire avec les gens. » « Encore faut-il avoir des arguments », précise Julien. « Nous avons besoin de formation », explique le jeune homme, qui se « sent souvent démuni lorsqu’il faut détailler le contenu du projet, les idées ». La question de la nécessité d’une formation théorique est omniprésente dans la discussion, elle apparaît comme l’une des clés pour répondre à « l’offensive idéologique de la droite ». Le constat est partagé par Patricia, jeune militante à PRS et invitée au débat, mais elle insiste en outre sur « la nécessité d’un rassemblement » : « Il faut que Jean Luc Mélenchon et Marie-George Buffet se rencontrent, il faut construire un rassemblement gagnant à gauche avec le PCF, quand on retrouve de la force on se dit que c’est possible », ajoute-t-elle. 
Pour Dominique, militant dans le Nord, « ce rassemblement n’est possible que s’il commence sur le terrain, en allant voir les gens, en multipliant les initiatives ». « D’ailleurs, le rassemblement, on le fait puisque tu es là », corrige avec un sourire Alain à l’adresse de la jeune militante du PRS, « mais je crois que c’est une illusion que de croire pouvoir ramener l’ensemble du PS à gauche », conclut-il. Marie, au PCF depuis 1975, déplore « la distance entre le national et les militants d’en bas, de plus il y a trop de tendances pour que nous soyons efficaces », précise-t-elle. La problématique du rassemblement à gauche se réduit rapidement à celle « du rassemblement de tous les communistes ».

Première étape, selon la plupart des participants, avant de « regarder plus loin ». Une autre question ponctue les interventions : celle de l’avenir du Parti et de la crainte de le voir se « diluer ». Selon les générations ou l’implantation locale du Parti, les réactions sont plus ou moins vives. Pour les plus jeunes notamment, comme Julien, « il ne faut hésiter à réorganiser en profondeur le fonctionnement du Parti ». Dominique relit la liste des points abordés, « il faut rajouter la question du rassemblement, c’est le plus important pour moi », s’inquiète Patricia. On corrige. « Nous la ferons passer aux camarades qui font la synthèse des débats ? » Julien y tient. 

Frédéric Durand.