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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante du parti de gauche.


il y a un siècle

Publié par prs 57 sur 18 Mars 2007, 22:22pm

Catégories : #histoires et histoire

Gloire au 17ème

 "L'événement qui se déroule là-bas, et qui n'a pas épuisé ses conséquences, est un des plus grands événements sociaux qui se soient produits depuis trente-cinq ans. On a pu d'abord n'y pas prendre garde; c'était le Midi et il y a une légende du Midi. On s'imagine que c'est le pays des paroles vaines. On oublie que ce Midi a une longue histoire, sérieuse, passionnée et tragique."     Jean  Jaurès 29 juin 1907.

Nous ne raconterons pas ici tous les événements de 1907. Souvenons-nous déjà que sous l’impulsion d’un vigneron d’Argelliers, Marcellin Albert, ainsi que d’un dirigeant socialiste narbonnais, le docteur Ferroul, d’imposantes manifestations amenèrent des milliers de manifestants à Béziers, Nîmes, Montpellier,Perpignan, Carcassonne, sans qu’elles déclenchent d’incidents graves. A Narbonne, pourtant, le 20 juin, la troupe envoyée par Clemenceau tire, et on ramassera cinq morts. C’est ici qu’interviennent les « braves pioupious ». Les soldats du 17ème de ligne, tous originaires de la région, fraternisent avec les manifestants, ce sont leurs amis, leurs voisins, leurs cousins. Refusant de regagner leurs casernes, ils se rendent à Béziers, ils y campent, sur l’allée Paul Riquet, et s'emparent d'une poudrière avant de rejoindre leur quartier. On leur a promis l’indulgence ? Ils se retrouveront en exil disciplinaire dans le sud tunisien…

Cette période agitée a inspiré bien des chansons, on s’en doute. Parme celles-ci, deux, plus emblématiques que d’autres. L’une d’elles est tombée dans l’oubli, bien qu’écrite à chaud par des vignerons : L’Internationale viticole, dénonçait les souffrances, le faim, la misère des travailleurs de la terre dans le Midi. L’autre, beaucoup plus connue, et qu’on reprend en chœur à bien des occasions : Gloire au 17ème, écrite par Monthéus (auteur aussi de la Butte rouge, qu’on aime tant, avant, pendant et après les repas !). Outre ces refrains, parvenus jusqu’à nous, à travers un siècle de traditions de lutte et  d’engagement, la révolte de 1907 a apporté bien d’autres héritages : l’ébauche du mouvement coopératif, l’affermissement de la vie sociale et la possible convergence des esprits, même si les têtes sont coiffées de képis…

 

    « Légitime était votre colère 

    Le refus était un grand devoir

    On ne doit pas tuer ses père et mère

    Pour les grands qui sont au pouvoir.

    Soldats votre conscience est nette

    On n’se tue pas entre Français

   Refusant d’rougir vos baïonnettes,

   Petits soldats oui vous avez bien fait.


    Salut ! Salut à vous, braves soldats du 17ème !

    Salut, braves pioupious ! Chacun vous admire et vous aime !

    Salut ! Salut à vous, à votre geste magnifique !

    Vous auriez en tirant sur nous assassiné la République ! »

   

 

   

  

   


 

 

 

 

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 Voir sur le même sujet le dossier de l'Huma Dimanche cette semaine, dans lequel on retrouve d'ailleurs votre citation de Jaurès..
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