Depuis Cannes, nous attendions de voir cette Palme d'Or, enfin décernée à Ken Loach, cinéaste engagé s'il en est, et nous ne sommes pas déçus.
Cette fois, c'est dans l'Irlande des années 20, celle de la guerre d'indépendance que nous plongeons, à travers l'histoire de deux frères, que le destin et le conflit vont séparer. Toutes les luttes pour
L'histoire est brûlante, actuelle, universelle, et ce film est noir, et amer, résolument... On pense bien sûr à "Land and Freedom", déjà si lucide sur une autre guerre désespérée, en Espagne. Les mêmes affrontements idéologiques, les mêmes personnages purs, droits, entiers, les mêmes déceptions, aussi, quand les leaders se trompent de chemin.
On ne sera pas étonné de trouver Ken Loach de ce côté-là du conflit, du "côté des terroristes" lui a reproché la presse de son pays. On n'en attendait pas moins de cet artiste intransigeant, qui n'oublie jamais, à longueur d'entretiens, de fustiger Margareth Thatcher, évidemment, mais surtout Tony Blair, regrettant au passage la disparition programmée d'un VRAI parti travailliste en Grande-Bretagne, soutenant les mouvements d'opposition à la guerre en Irak, appelant de ses voeux l'unité à Gauche (tiens! Ca ne vous rappelle rien???) et la renaissance d'un mouvement syndical sans compromission. Car, dit-il "un film ne peut rien s'il n'existe pas d'organisation politique". Polémique, décidément polémique.
Voilà "le vent qui se lève ici annonce les orages et apporte un goût de cendres" (Jacques Morice). Peut-être, en sortant, penserez-vous aussi: "No bravery, only sadness"?
Brigitte Blang pour PRS 57