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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante du parti de gauche.


jouer, mais c'est pour rire...

Publié le 28 Mars 2009, 00:00am

Catégories : #chez nos voisins - nos copains

- Le syndicat enseignant SEW/OGBL appelle au boycott du concours scolaire «Apprendre la Bourse» organisé avec l’appui de la Commission Européenne et sponsorisé par le Ministère de l’Education Nationale et la Banque et Caisse d’Epargne de l’Etat.

Le concours se déroule chaque année dans les écoles publiques sous la responsabilité des professeurs d’économie. Les élèves sont invités à faire fructifier un capital fictif de 50.000€ en le plaçant dans un portefeuille de 175 titres. Les élèves gagnants reçoivent des prix pouvant s’élever jusqu’à 300€ et ils sont invités à une rencontre européenne qui a lieu ces jours-ci au Luxembourg. L’équipe luxembourgeoise «E-Unit» a en effet remporté le concours 2008 en faisant monter son capital boursier de 50.000 à 89.873,80€ en 70 jours, ce qui correspond à un rendement annuel de 410%! «De quoi donner le vertige et faire croire à ces jeunes que spéculer en bourse vaut vraiment le coup.»

Le SEW ne se contente pas de dénoncer le caractère illusoire de ce jeu de hasard. Il estime que la participation d’enseignants est contraire à leur éthique professionnelle et qu’elle met en cause la neutralité de l’école publique. Il ne veut pas «faire entrer dans nos salles de classe l’idéologie du profit et de l’argent facile» et refuse de participer «aux conditionnements auxquels sont soumis les jeunes au sein de l’Ecole.»

Si la Ministre de l’Education Nationale – une socialiste entre parenthèses – veut vraiment maintenir l’édition 2009 du jeu, elle devrait y intégrer au moins les expériences les plus récentes. Les élèves pourraient être amenés à créer un système pyramidal pour gagner 500 milliards comme Madoff, ils pourraient acheter des actions Fortis au prix actuel de 0,9 € ou placer l’argent des pensions de leurs parents en actions cotées à la Bourse, ils pourraient apprendre à créer des sociétés écran en profitant de la loi de titrisation, faire de l’optimisation fiscale en utilisant le secret bancaire et participer à un bon petit krach boursier.

Nous aurions enfin un contenu pour cet enseignement des valeurs si cher au cœur de la ministre: devenir riche sans travailler et faire des bénéfices en accumulant les dettes. On pourrait remplacer la prière du matin de l’école de jadis par la lecture quotidienne des cours de la Bourse.

 henri wehenkel

www.sew.lu/cgi-bin/apps/base

 

Nos camarades de déi lénk (nos copains d’en face, juste à côté, au Luxembourg) nous font connaître cette affaire de collégiens qui jouent en bourse. Oh ! Rassurez-vous, tout ça est très très virtuel. Ça me rappelle que chez nous, il y a quelques années, une banque avait organisé la même rigolade. Lorsqu’à deux ou trois, un peu émus de voir nos troisièmes s’amuser à ce genre d’âneries à longueur d’entre-midi (mais si, c’est comme ça qu’on dit !), nous étions allés voir le principal pour lui demander si par hasard on n’aurait pas d’autres valeurs à transmettre que le goût du pognon facile, du pouvoir, de la compétition, il nous avait regardés comme des martiens. Comment ? On osait critiquer un de nos collègues qui donnait de son temps et gratos en plus pour « occuper » les chers petits entre les cours du matin et de l’après-midi. Imparable, comme argument, non ? On a fini par emporter le coup, mais le collègue en question, il nous en veut encore aujourd’hui… Il ne voyait pas malice à ça.

 

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