Il y a 5 ans (déjà ?) le pape visitait l’Espagne. Voilà en substance ce que nous disions sur ces pages. Tout passe, tout lasse, hélas ! et les jeunes gens tabassés par la police du même Zapatero hier soir, pour cause de laïcité ostentatoire, devront bien s’en souvenir au moment de voter en novembre…
Ce samedi-dimanche, M. Ratzinger, évêque de Rome, a rendu visite à l'Espagne et aux Espagnols. Comme vous le savez sans doute, ce pays est dirigé par une bande d'abominables révolutionnaires, dont le plus représentatif est un jeune homme de 46 ans, yeux bleus rieurs, sourire éclatant : José Luis Rodrigues Zapatero.
Bien qu'ayant fréquenté les écoles religieuses, fréquentation qui ne conduit pas toujours à une ouverture d'esprit forcenée, il a supprimé l'enseignement obligatoire de la religion à l'école et légalisé (après la Belgique et les Pays-Bas) le mariage homosexuel. Deux mesures qui ont soulevé contre lui l'opposition farouche des églises et des partis conservateurs. Fait aggravant, il s'est aujourd'hui abstenu d'assister à la grand'messe célébrée par le pape à Valence, marquant ainsi, avec une ostentation respectable, l'appartenance de l'Espagne à la grande famille des États laïques.
Les trois départements français concordataires (Moselle, Bas-Rhin et Haut-Rhin) où, il est parfois bon de le rappeler, on enseigne encore la religion dans les écoles publiques, seraient bien inspirés d'observer ce qui se passe au-delà des Pyrénées.
Le sourire et la décontraction du Premier Ministre espagnol, avançant sous les sifflets des afficionados pontificaux, sont une démonstration évidente de ce que la détermination et le courage politique sont capables de réaliser.
Je suis particulièrement heureuse de saluer ici cet engagement clair, à mille lieues des discours en forme de cryptogrammes qui nous sont servis par les uns et les autres dès que ce sujet épineux s'invite au débat, dans nos « contrées excentriques », comme les a définies Jean-Luc Mélenchon à Montreuil le 9 avril dernier.
(publié ici le 9 juillet 2006)