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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante de gauche.


faut pas rester là...

Publié le 29 Novembre 2010, 00:00am

Catégories : #ailleurs

Tumulte et fracas

par François Delapierre

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« Go now ! » Va-t-en maintenant ! Ce n’est pas un slogan crié des travées internationales du congrès du Parti de Gauche, ce week-end au Mans. C’est le titre qui barre la une d’un journal irlandais et s’adresse au premier ministre de ce pays. Les experts en populisme doivent sans tarder se pencher sur ce cas ! Est-ce une nouvelle manifestation de l’épidémie dont ils ont repéré le vecteur français dans le PG ? Dans ce cas, la nouvelle est grave, la barrière de la transmission au médiacrate aurait été franchie…

Trêve de plaisanterie. Le PG a été créé il y a presque deux ans, car nous pensions que la marche à la crise était engagée, qu’elle menaçait les conditions d’une vie tout simplement humaine et que la finance déchaînée ne serait arrêtée que par une révolution citoyenne fondée sur l’implication populaire. L’Irlande en apporte confirmation. Nous sommes dans un engrenage qui peut tout broyer. Le tribut colossal exigé par la finance est incompatible avec la préservation de nos sociétés. Il implique une pauvreté et une précarité de masse, la destruction des écosystèmes, le massacre des droits sociaux et des services publics. Il mène nos sociétés à l’implosion, ici comme en Amérique du Sud, que ses dictatures militaires et sa proximité aux Etats-Unis désignaient comme plus facile à saigner jusqu’à ce que se lève la vague des révolutions citoyennes.

Les loups de la finance chassent au plus simple. Ils attaquent en meute les bêtes les plus faibles du troupeau. Le premier ministre irlandais fait mine de s’opposer aux ordres de la Commission européenne ? Mais c’est lui qui, après avoir faiblement protesté, avait fait revoter son peuple sur le traité de Lisbonne. Proie facile ! Mais butin copieux : 90 milliards d’euros repartiront dans les tuyaux percés de la finance. La meute, excitée par l’argent, n’entend pas se disperser si vite et s’attaque maintenant au Portugal. Après ce sera l’Espagne. Jusqu’où s’arrêteront-ils, commence à se dire le brave Français qui trouvait l’Amérique du Sud bien lointaine mais s’inquiète des loups à ses frontières ?

Strauss-Kahn donne la réponse. Sur France Inter, le directeur du FMI disserte sur la crise sans être interrompu. Pas un mot sur les déséquilibres intenables causés par les déficits abyssaux des Etats-Unis. Juste un aveu d’impuissance face à la financiarisation de l’économie : « Il faut remettre le système financier au service de l’économie réelle, c’est-à-dire au service de l’emploi et de la croissance. Je dois reconnaître qu’on ne réussit pas toujours. » Broutille ! Le résultat des récentes élections régionales en Grèce compte davantage à ses yeux. « La gauche au pouvoir a gagné. Cela aurait été la droite, ça aurait été pareil. Ce qui m’intéresse (…), c’est que le gouvernement en place avec le programme du FMI a été compris par l’opinion (…). Ce n’est jamais arrivé dans le passé qu’avec un programme aussi dur que celui que les Grecs sont amenés à supporter (…), on arrive à faire comprendre à la population que c’était nécessaire. »

Voici donc la seule limite aux appétits de la finance : le consentement des peuples. C’est pourquoi la soumission libérale de l’UE nous livre au danger. Heureusement, le peuple français résiste avec vaillance, on l’a vu sur les retraites. Avec le Front de Gauche nous exprimons politiquement cette résistance populaire dans notre programme et nos mots d’ordre. Ce souffle a porté notre congrès. Face aux intimidations de la finance, cette détermination sans failles est la condition d’une action gouvernementale de gauche.

(photo pg 57 Le Mans)

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