Décidément, même à distance, il nous casse les pieds, le chouchou survitaminé ! Depuis la Chine, il a réussi à nous envoyer de la flotte, sur notre beau défilé. Grrr… Quand on a vu ça aux aurores, on ne s’est pas laissé impressionner. Et puis quoi encore ? Devant la gare, à Metz, les haut-parleurs ont battu le rappel, et tout le monde s’est mis en route. C’est toujours bien, le 1er Mai. On retrouve les copains, les anciens de ceci et de cela. Les camarades, le muguet et l’Huma-Dimanche, comme avant. On se retrouve en Front de Gauche, et ça nous va bien. Même les socialistes nous saluent. De loin, pour certains, faut pas être trop gourmands quand même ! Tiens, une petite qui militait au MJS. Elle l’a quitté. Elle aussi… On a connu plus d’affluence, même par gros temps, en Lorraine. Un peu déçus malgré tout, on démarre. Du coup, peu de monde, ça fait qu’on te repère mieux ! Les gens viennent te voir, te disent tout le bien qu’ils pensent de nous, et aussi de notre patron. Il peut être tranquille, Jean-Luc, les manifestants sont avec lui. On taille la bavette avec un tout nouveau syndicat lycéen, le SGL. Que du petit jeune déterminé ! Magnifique, voilà la relève assurée. Pour eux c’est un premier 1er Mai, et ça a l’air de leur plaire pas mal ! On les suit un bout de chemin, et on promet de se revoir. Le plus vite sera le mieux ! D’autant que pour eux comme pour nous, ce n’est pas le boulot qui manque.
À peine une heure plus tard, nous revoilà devant la gare. Il nous reste quelques tracts et nos drapeaux dégoulinent. Bon… Ce n’était pas la foule des grands jours, ni même des grands soirs, d’ailleurs. Mais nous y étions. Le Parti de Gauche en Moselle, ce n’est pas qu’une idée…
brigitte blang PG 57