Gérard Filoche énonce un certain nombre de constats pour nuancer la notion de droitisation de la société. Il rappelle tout d’abord que le salariat aujourd’hui représente 92 % de la population active. En 1968, le salariat dépassait à peine les 2/3 de la population active. En 1981, lors de la victoire de François Mitterrand, ce même salariat se situait sous la barre des 80 %. Dans le même temps, les jeunes en formation sont, pour l’immense majorité d’entre eux, de futurs salariés. Quant aux retraités, ils perçoivent une pension qui est le produit des cotisations versées par les salariés actifs. Au final, le salarié domine la société, mais ne le sait pas. Dans le même temps, l’éventail des salaires s’est profondément resserré depuis 40 ans. Le salaire moyen d’un cadre en 1968 était six fois supérieur au salaire moyen d’un ouvrier. Aujourd’hui, le salaire moyen d’un cadre n’est que 2,3 fois supérieur à celui de la moyenne des ouvriers. En outre, le mélange cols blancs/cols bleus s’est réalisé et le CDI représente une large majorité du salarié. Bref, toutes les conditions sont réunies pour contrebalancer une droitisation de la société. D’ailleurs, la mobilisation sociale victorieuse, intervenue au printemps 2006 contre le CPE, les résultats des élections aux régionales et aux cantonales, en réaction au passage en force du gouvernement Raffarin concernant les retraites, ont montré que des résistances et des refus étaient possibles. Il nous incombe donc, en tant que Parti Socialiste, d’affirmer un mouvement et une unité politique au service du salariat qui représente 92 % des forces vives de ce pays. (Applaudissements). Reprenant la parole Gérard Filoche estime à son tour que nous devons travailler la société idéologiquement. Ainsi, il ne faut pas accepter de parler de coût de travail mais de la richesse que constitue le travail. C’est le taux de profit qui constitue un coût pour l’entreprise et l’économie et non le salarié, qui crée des richesses, innove, pense. Dans le même ordre d’idées, il faut casser le slogan « travailler plus pour gagner plus » en rappelant ce qu’un étudiant en 1ère année de capacité en droit sait parfaitement : c’est l’employeur et non le salarié qui détermine la durée du travail dans le cadre d’un lien de subordination. Certains participants déplorent la droitisation de la société française dans le domaine de
D’après l’AFP : {Si des dirigeants veulent rappeler les couleurs, renoncer aux 35 h et à la retraite à 60 ans, ce n’est pas le cas de la base de ce parti, ni de la gauche toute entière… dans les ateliers, ça chauffait à gauche, et par exemple, là ou l’on devait débattre Est-ce que la société française se droitise ? Il y avait plus de 500 participants qui visiblement disaient non en applaudissant à tout rompre Gérard Filoche, faisant même un rappel et un ban. En fait, les militants, ils veulent une France des 35 h et de la retraite à 60 ans, et pas 45 h par semaine ni travailler jusqu’à 65 ou 67 ans comme le veut Sarkozy… La gauche, c’est l’anti-sarkozysme, pas le compromis avec lui !} On est loin des incantations libérales des Royal, Montebourg, Vals, bradeurs du socialisme. Les discours c’est bien mais reste l’essentiel: convaincre les militants et les électeurs que le socialisme est une bonne réponse aux maux des salariés.