Réponse à basenetis
Ce soir, sur ce blog, me tombe sous les lunettes un commentaire du genre que j’aime : bien cadré Sarko, bien moche, bien comme ils savent faire. Alors, ce soir, et peut-être parce que vraiment ça fait trop en si peu de temps, je vais lui répondre, à celui qui signe d’une anagramme de son prénom, anagramme de Sébastien. Oui, nous sommes de parti pris, et même nous le revendiquons. Ce serait tout de même fort qu’un blog aussi ouvertement de gauche ne fasse pas campagne CONTRE votre candidat !
Oui, Sébastien, votre Sarkozy me flanque la trouille,
oui, j’en rêve la nuit, même si je préfèrerais rêver de quelqu’un d’autre,
oui, je me réveille en nage,
oui, ce que je ressens est une espèce d’étau qui serre mon cœur comme je ne l’ai pas souvent connu,
oui j’ai peur et je ne regarde plus ma petite fille de la même façon,
oui, ce qu’il nous annonce est terrible, et bien pire qu’en 2002 parce qu’en 2002 Le Pen n’avait aucune chance de passer,
oui ses propos me glacent quand il s’attaque aux faibles et que personne ne lui répond,
oui, j’ai peur de me réveiller lundi avec une telle gueule de bois qu’il ne me restera plus qu’à entrer en résistance, suffira de se souvenir de ce qu’ont fait nos pères contre d’autres,
oui, son discours est raciste, eugéniste, communautariste, un discours d’exclusion, de haine à peine voilée, un discours de compétition, les faibles au rebut, n’avaient qu’à être forts, après tout
oui, je me souviens des sans papiers de Cachan et de la façon dont on les a traités,
oui, je me souviens que c’est sous les ordres de Pasqua, encore un pote à vous, que Malik Oussekine a été assassiné,
oui, j’ai du mal à l’entendre se dire « fils d’immigré », immigré mon œil, oui !
oui, ma vie ne sera plus jamais la même s’il est élu,
oui, je voudrais retrouver la joie sans entrave du 10-Mai 81, celle de mai 68 qui nous a appris à tous ce que Liberté veut dire, et amour, et bonheur, et inventivité et je vous prie de croire que je n’étais qu’une jeune fille féministe à cette époque, pas du tout une activiste,
oui, dimanche, je vais attendre 20 heures avec une telle panique que j’en suis déjà malade.
C’est pour toutes ces raisons, Sébastien, que je n’ai pas besoin ici de développer le programme des socialistes, il est à lire sur tous les sites de gauche, il me suffit de vous dire que la peur me noue et que je ne me remettrai pas de sa victoire, si par malheur, il parvenait à ses fins.
Pour toutes ces raisons, Sébastien, nous devons gagner dimanche, car cette fois, et pour de bon, la démocratie est en danger.
brigitte de prs57