
Le vote massif des Français serait bon pour la démocratie ; certes, certes ! Les citoyens, d’évidence, n’ont pas voulu que se répète le jour noir du 21 avril 2002 qui a vu
- le choix d’une société ultra libérale, atlantiste, qui remet en cause les traditions républicaines, laïques, les avantages sociaux et démocratiques acquis par une tradition de luttes sociales depuis la révolution de 1789.
- ou une société plus démocratique, plus ouverte, plus sociale et plus ...et plus quoi ? Quel dessein pour
Comment est-il possible que le total des voix de Gauche soit aussi bas ( 36 % ) après la défaite de
Première supercherie : voter utile pour la candidature Royal imposée par une OPA parfaitement réussie par le groupe social-libéral qui a contourné les caciques et les adhérents du PS pour imposer celle qui va mettre en oeuvre la transformation d’un parti où subsistait encore une résistance socialiste authentique en un parti blairiste clintonisé... C’était le premier acte, le deuxième se joue avec l’UDF, un changement d’alliance avec le nouveau parti démocrate de Bayrou, homme de
Deuxième supercherie : voter utile pour la candidature Bayrou présentée aussi comme celle d’un changement alors que l’UDF a voté les 9/10 ° des lois des gouvernements Raffarin et Villepin et que son programme économique ne diffère pas fondamentalement de celui de l’UMP.
C’est d’ailleurs ce que proclamait le PS récemment. Et maintenant ? Il forme un groupe de travail avec l’UDF pour inclure des ministres UDF, pardon démocrates, dans un gouvernement qui serait présidé par Ségolène Royal...
Le Parti démocrate n’existe pas encore comme entité politique, il sera loin de regrouper le vote imposant du candidat Bayrou dont une bonne partie d’électeurs est issue d’une Gauche qui a cru aux manipulations sondagières qui démontraient avant le premier tour qu’il serait le meilleur contre Sarkozy alors qu’il n’était pas en mesure de le gagner ...Ces votes-là ne lui sont pas acquis, mais Ségo les lui offre sur un plateau pour le conforter....Les propositions d’alliance donnent une cohérence qui n’existe pas à l’objectif de Bayrou.
Troisième supercherie : Sarkozy candidat de la rupture alors qu’il a participé pendant 4 ans sur cinq aux gouvernements présidés par Jacques Chirac. Le décalage entre ce qu’il prétend être, entre ce qu’il prétend faire et le programme de son parti qui, au-delà des mots, est un véritable plan de démolition sociale, d’affrontement entre les individus, les nations, le Nord et le Sud.
« Il se prétend porteur d’une ambition pour
Ce qui est certain c’est que Sarkozy a obtenu ce que Mitterrand avait réussi en aspirant les voix du Parti communiste : il a vampirisé le vote Front National. Ce dont on pourrait se féliciter si ce n’était au prix d’un recyclage des thèmes favoris du FN, de la préférence nationale rebaptisée identité.
Sarkozy pensant acquis ce vote là, pousse son discours consensuel en direction de la gauche du Front, de ces votes contestataires du prolétariat perdu des cités oubliées par
Et l’autre Gauche ? 10, 60 % y compris avec les Verts alors qu’elle atteignait les 20 % en 2002.
Le PCF paye ses méthodes et un discours archaïque, en rupture avec les classes populaires qu’il ne représente plus et avec les milieux gauchistes et altermondialistes qu’il fréquente mais dont il ignore les rites et la langue, englué dans son passé. Certes il représente plus que ce que donne à penser les miettes qu’il a recueillies. En outre il est pris dans ses contradictions internes, incapable de les surmonter pour aller vers un ailleurs, un dépassement dont toute
José Bové a pris sur le vote écologiste et a pu séduire des altermondialistes, mais il n’a jamais réussi à décoller. Il ne pouvait pas représenter les classes populaires, celles qui s’étaient mobilisées pour le Non au référendum contre le TCE, même s’il a séduit un peu des jeunes des quartiers.
Les Verts avec Dominique Voynet, ont largement subi le vote utile pour le PS, d’un électorat issu largement de ses rangs et qui y est retourné. Les Verts cependant, comme le PCF valent certainement plus que ce vote présidentiel.
Tous appellent à voter pour Ségolène. Et il faudra le faire pour battre Sarkozy car cet homme est dangereux, inquiétant. Et préparer l’avenir tous ensemble, c’est une évidente constatation. On ne peut ouvrir une autre voie à gauche que dans l’Union la plus large, celle de l’Alternative antilibérale dans le cadre plus large de l’Union de toute la gauche : l’UNION dans l’UNION.
Pour cela il faut mobiliser
Et après ? Il faudra reconstruire, patiemment, au-delà des intérêts et des ego partisans une organisation qui regroupe dans un contour et une forme qui reste à définir, les héritiers des traditions républicaines, socialistes, communistes, auxquelles s’ajoutent les dimensions altermondialistes, écologistes, féministes, dans de nouveaux rapports entre des partis politiques piliers de la démocratie et le mouvement social et associatif. Rien ne se fera sans les uns ni les autres.
Il est nécessaire de retisser une culture de Gauche au sein des cités, des quartiers, ne pas laisser à la désespérance, aux illusions du discours nationaliste ceux qui ont n’ont pas acquis d’identité et ceux qui l’ont perdue. Les intérêts de tous les salariés sont convergents, les plus défavorisés subissent à l’extrême ce que les autres salariés ressentent dans leur travail et leur vie quotidienne, dans leurs aspirations communes à un avenir meilleur pour leurs enfants.
par Allain GRAUX, président de PRS 21