C’était l’été 62. Des vacances pas tout à fait comme les autres. Pour une fois, au lieu de barboter entre Granville et Jullouville, on avait passé la mer. La Corse pour un mois. Du vrai luxe ! Du camping, mais presque du camping de riche !
N’empêche, c’est là qu’un matin, la nouvelle a couru. Marilyn était morte. Marilyn la si belle, la star absolue. Elle était partie seule dans la nuit. Même quand on n’est rien qu’une petite ado de rien du tout, si on aime le ciné, Marilyn, quand même, c’était magique. Une espèce de princesse, avec juste ce qu’il faut de tristesse au fond des yeux pour qu’on se dise que tout n’était peut-être pas si rose au pays des rêves…
Comme dans la chanson, ce n’est qu’après, longtemps après… qu’on a su qu’en effet, rien n’était si simple. Et qu’être belle ne suffit pas toujours.
Depuis, on se remet en boucle tous ses films. Et comme la télé a la commémoration à fleur d’écran, ils devraient bien nous en ressortir deux-trois ? On se fera un petit cadeau.
brigitte blang
Marilyn, Marilyn
Quel est le film, le scénario
Qu'il te faut tourner de nouveau ?
Et dans quel néant s'illumine
Le néon de ton nom, Marilyn ?
Avais-tu donc le cœur si las
Que tu préfères l'au-delà
À l'eau si bleue de ta piscine ?
Ô Marilyn, Marilyn
Le talent payé à prix d'or
La beauté en technicolor
Et le soleil californien
Non, tout cela ne sert à rien
Quand on voit l'envers du décor
Ça tourne mal, ça tourne court
Nos rêves, nos joies, nos amours
L'espoir comme un vieux magazine
A glissé de tes doigts, Marilyn
Nos vies ne sont qu'un bout d'essai
Pour qui, pourquoi, Dieu seul le sait
Toi qui connais la fin du film
Dis Marilyn, est-ce un baiser
Dis Marilyn, est-ce un baiser ?
Paroles: Claude Nougaro. Musique: Jacques Datin