Bienvenue dans l’après-régionales ! Dans l’onde de choc du vote, un autre paysage politique se met en place. Le fait qui domine, c’est la pagaille à droite. Tous les arbitrages hier justifiés par le bon vouloir du chef apporteur de victoires sont remis en cause dès lors que celui-ci est devenu pourvoyeur de défaites. Taxe carbone, bouclier fiscal sont dorénavant discutés par les dirigeants UMP, y compris la question jusqu’ici indicible du leadership à droite pour 2012.
Dans ce contexte le salut de la droite ne peut plus venir… que de la gauche. On sait déjà sur quel dossier le coup de poignard est attendu : les retraites. C’est le grand combat qui s’annonce. C’est là qu’il faudrait projeter la force propulsive des régionales. Au lieu de quoi le CN du PS se fixe comme unique cause la lutte contre la réforme territoriale, certes inacceptable, et ne dit mot sur les retraites. Est-ce étonnant quand on entend Hollande, puis Valls redire qu’il faut augmenter la durée de cotisations, comme le veut Sarkozy ? Le drapeau blanc brandi par Martine Aubry avant même la bataille est toujours présent au sein des légions les plus pusillanimes de la gauche.
Cette situation crée au Front de Gauche une responsabilité particulière. Il nous revient d’être à la fois gauche de combat, gauche de rassemblement et gauche d’alternative gouvernementale. Gauche de combat en préparant l’affrontement des retraites et en conservant notre autonomie politique par rapport au PS et Europe Écologie. C’est ce qui a guidé » le Parti de Gauche lors de la mise en place des exécutifs régionaux. Gauche de rassemblement en proposant à tous nos partenaires des élections régionales de rejoindre le Front de Gauche. Gauche d’alternative en travaillant dès maintenant à des candidatures communes aux prochaines élections cantonales, présidentielle et législatives autour de plates-formes partagées permettant d’élaborer un programme de gouvernement du Font de Gauche. Car il nous faut maintenant démontrer patiemment qu’une autre politique serait possible, l’exposer en des termes clairs, l’éprouver à la lumière des expériences de nos voisins, crise grecque ou révolution démocratique latino-américaine. C’est au Front de Gauche de tracer une autre voie : un chemin plus clair se fera ensuite à mesure qu’un nombre croissant de nos concitoyens y engageront leurs pas.
François Delapierre