ils remettent ça !

On vous l’avait dit qu’ils le faisaient exprès…

Et aujourd’hui, ils ont fait vraiment très très fort.

D’abord, aux petites aurores, tu te réveilles et tu apprends que le premier ministre (oui, le nôtre, enfin, celui qu’on a en ce moment… parce que pour ce qui est de se l’approprier, je ne sais pas vous, mais moi, j’ai comme un doute !)a dit au Parisien que les 35 heures, on pouvait en causer. Pas tabou, qu’il a dit. Déjà que par ici, rien que le mot tabou, accommodé à toutes les sauces, ça nous crispe un peu, alors, vous imaginez l’effet quand on nous dit ça au sujet des 35 heures. D’abord, on a pris peur. Zut, qu’on s’est dit, c’est encore un coup de la machine, celle qui remonte le temps ! Et puis non. Ils ont précisé le nom du premier ministre en question. Et ce n’était ni Fillon, ni Juppé.

Alors, comme on commence à être habitués au tango de ces gens-là, on a terminé tranquillou la tasse de thé. Et en effet, une heure après, c’est nous qui avions mal saisi. Bande  de mal comprenants, va ! Ce n’est pas du tout, mais pas du tout ce qu’il a voulu dire. Et les médias sont de vilains méchants qui font rien qu’à interpréter de travers ce que lui s’évertue à bien formuler pour qu’il n’y ait justement pas confusion. En gros, ça donne ça après correction : un gars lui dit que peut-être, hein, les 35 heures, si on les appelait plutôt 39 ? Et lui, il répond que ce n’est pas tabou, qu’on peut discuter, comme du temps qu’il fait, par exemple. C’est tout. Où vous avez vu qu’il serait question de revenir aux 39 heures ? Jamais de la vie, voyons ! D’autant que dans le même temps, on avait eu Sapin qui avait fait le museau : mais non, mais non, pas touche aux 35 heures que c’est LA mesure-phare de nos copains qu’on a… Vous suivez ? Parce que je vous accorde qu’avec eux, tu as intérêt à avoir un GPS calé bien comme il faut !

Tout de suite derrière, autre nouvelle qui va bien. L’apprentissage à 14 ans ! Ouais ! C’est le progrès made in PS ! Des années qu’on explique dans tous les sens que l’école, c’est jusqu’à 16 ans. Et que l’apprentissage, ce n’est pas l’école. Et que même, il existe des lycées faits tout spécialement pour apprendre un métier. Enseignement professionnel, qu’on appelle ça. Eh non, on nous l’a remis sur le tapis, le projet que même à droite, sur la fin, ils n’osaient pas bien en parler. Et comme si ça ne suffisait pas pour une seule journée, en douce, on nous a annoncé le beau projet éducatif de l’équipe en place (tu parles d’une dream team !). Là, c’est le pompon ! Comme madame Parisot avait suggéré de faire connaître le monde du travail aux élèves dès la 6^ème, parce que plus tôt tu les mets en condition, mieux ça vaut pour le rendement, j’imagine… eh bien, notre Ayrault du jour, il l’a doublée à droite, sans sourciller. Vous dites 6^ème ? Je dis mieux ! Dès le CP ! Ah ! Faut savoir ce qu’on veut ! Et faire plaisir aux patrons, c’est tout de même dans notre cahier des charges, non ?

Là, quand même, on s’est dit, il pousse un peu. Les autres vont monter au créneau. Peillon, qui s’était fait remonter les bretelles pour moins que ça il y a peu, c’est son ministère, ou je me trompe ? On l’a entendu ? Et par hasard, il y a bien des syndicats enseignants ? Entendus ? Pas davantage.

Heureusement qu’au PG on a une commission Éducation avec un secrétaire national qui se laisse rarement impressionner par les ronds de jambes que d’autres font au patronat. Et aussi sec, il a sorti un communiqué de toute première catégorie. Merci François. (à lire sur le site du PG et ici même d’ailleurs !)

Il y a des jours comme ça où on se dit qu’on ferait mieux de jeter la radio par la fenêtre, au lieu de se gâcher le petit déjeuner. Et comme disent de miens copains : ce n’est qu’un début… Eh bien, ça promet !

brigitte blang