... et un petit peu moqueuse aussi !
Ça faisait bien longtemps que tout ça ronronnait, et finalement ne donnait rien de bien enthousiasmant. Et tout à coup, c’est tombé comme à Gravelotte, dis donc.
D’abord la visite d’un ministre à Florange. On l’a déjà raconté ici. Un après-midi bizarre, sous la pluie battante, genre mousson lorraine, un peu. Deux jours plus tard, le couperet. Comme dans le film : « J’serais pas étonné qu’on ferme ! ». Et donc, on va fermer. Monsieur Mittal (monsieur ? Vraiment ?) impose un ultimatum au gouvernement français. Vous avez deux mois pour trouver un repreneur. Sinon, on boucle ! Voilà donc un président démocratiquement élu qui se fait dicter sa conduite par un financier. Lui qui disait détester la finance pendant sa campagne, à mon avis, ça ne va pas la lui rendre plus sympathique ! Quoique… On ne les a pas entendu beaucoup se plaindre, ni le président, ni son premier ministre, ni celui du… comment ils l’ont appelé, déjà ? Ah oui ! du redressement productif. Ils auraient pu, au moins pour la forme, dire que non, ça ne se fait pas, monsieur Mittal, de nous dire comment on doit s’occuper de nos affaires. Nous on ne s’occupe pas des vôtres (tiens, on aurait peut-être dû…). Alors, s’il vous plait, restez poli. Eh bien non. Tout ce beau monde a fait profil bas, et on a entendu les mouches voler. Lâcheté ? Je n’en sais rien. En tout cas, pas bien élégant, c’est certain.
Puisqu’on parlait du ministre du redressement etc., voilà donc un garçon propre sur lui, bien arrangé du côté du brushing, qui décide de faire tourner son petit commerce en offrant une page de pub aux produits (vous allez rire !) Made in France… Déjà cherchez l’erreur ! Le voilà posant, tel le mannequin de base, en chandail rayé, façon loup de mer en vacances. Ma copine Lili, bretonne pur beurre et bretonnante de surcroit, prétend que c’est à ça qu’on les reconnaît les touristes, par là-bas : ils sont les seuls à porter des marinières !
Comme si ça ne suffisait pas le pull tricoté main (tu parles !), il s’équipe dûment d’ustensiles hautement symboliques : un mixer de chez Moulinex, et une montre d’un Michel quelconque. Produits français, messieurs-dames. Ah ça en jette, y a pas à dire ! En cherchant bien, il aurait pu trouver mieux, on a par chez nous un gars qui fabrique des brouettes, si si !
On a entendu l’autre soir un homme de droite, Copé pour ne pas le nommer (oui, celui-là, il est vraiment de droite, ce n’est même pas la peine de l’écrire sur l’étiquette !) qualifier cette page de pub de pathétique. Eh bien, voilà que je pense comme la droite, à présent ! Franchement, pour qui on passe…
Ce qui aurait été encore plus chouette, c’est qu’il la fasse devant la Tour Eiffel, sa photo. Parce que celle-là, du coup, c’est de la qualité France à 100%. De l’acier lorrain, du vrai. De celui qui tient le choc, comme les gars qui luttent en ce moment à Florange, pour garder leur boulot, il est parfois bon de le rappeler.
À Florange, où ils n’en finissent plus d’accueillir des pointures. Jeudi, c’était Lavilliers. Nanard soi-même en personne, en cuir et en muscles, venu leur dire qu’il est avec eux. Et que les Mains d’Or, ce sont les leurs. Celles de tous ceux qui veulent travailler encore, travailler encore.
Bon, Valls, on en parlera un autre jour, d’accord ? Pas trop de bile en une fois. On va encore dire qu’au PG on a mauvais caractère !
brigitte blang