Chanson écrite après le discours du candidat Sarkozy, à Bercy, le 29 avril 2007 : « Dans cette élection, il s’agit de savoir si l’héritage de Mai 68 doit être perpétué, ou s’il doit être liquidé une bonne fois pour toutes. Je veux tourner la page de Mai 68… »
N’effacez pas nos traces !
Paroles et musique Dominique Grange
Je m’en souviens très bien, j’avais presque ton âge « ORTF en lutte ! », « Halte à la répression ! »
Mon père parlait souvent d’une drôle de guerre « Tous unis camarades ! », « Les métallos tiendront ! »
Qui le fit prisonnier au bout d’un long voyage « Notre arme c’est la grève ! », « Renault-Flins vaincra ! »
Et le garda quatre ans éloigné de ma mère « Travailleurs, étudiants, continuons le combat ! »
Sur ses années perdues, je voulais tout savoir Dénonçant l’injustice, les salaires de misère
Sur ses plans d’évasion qui avaient tourné court Dressant des barricades comme les Communards
Et j’aurais dû lui dire d’en écrire les mémoires Nous voulions inventer un monde solidaire
De l’heure de la débâcle à celle du retour Et nous avions raison, nous les « Soixante-huitards » !
N’effacez pas nos traces N’effacez pas nos traces…
Tout est écrit dedans
Pour qu’un jour en passant Ce sont les souvenirs de ces journées intenses
Ces petits cailloux blancs Où partout nos espoirs s’affichaient sur les murs
Nos enfants les ramassent Qui depuis quarante ans inspirent nos résistances
N’effacez pas nos traces Toujours au rendez-vous pour un autre futur
Ce n’était qu’un début, elle vient la relève
Par-delà les frontières, dans les années soixante Et de Mai 68 elle héritera demain
Résonna de nouveau le mot « Libération ! » N’en déplaise à certains, fossoyeurs de nos rêves
Des maquis du Viêt-Nam aux rues effervescentes Qui auraient tant voulu nous voir baisser le poing !
D’un vieux Quartier latin en peine insurrection
Des hauts-fourneaux lorrains, au carreau de la mine N’effacez pas nos traces…
La révolte gagna le métro et les gares
Dix millions d’ouvriers occupèrent les usines (Paris, mai 2007)
Et ce fut la plus grande grève de notre histoire
N’effacez pas nos traces…