Le Code du travail n’a pas été réécrit « à droits constants »
Il y a eu manipulation. Il a été passé à l’acide de la régression sociale voulue par le Medef-Uimm.
Donc la représentation nationale a été abusée. Elle n’a eu que quelques heures pour examiner les 663 pages de l’ordonnance.
Le Medef a pu faire décaper le Code pour y faire entrer ensuite ses projets, le rapport de Virville, les 44 propositions du Medef (les “caisses noires” de sale argent du Medef-UIMM y ont-elles contribué et comment ? DGS, le trafiquant d’argent liquide corrupteur, a été mis en examen, aussi, pour destruction de preuves...)
Tous les re-découpages effectués n’ont pas simplifié mais complexifié le droit du travail contrairement à l’affichage : ils ont re-découpé le Code à
Cela concerne la désignation des “autorités compétentes” (changement de fond) la désignation de la juridiction compétente, (affaiblissement des prud’hommes), les règles de procédure (obligations, informations, contrôles, transparence, etc.) les mentions chiffrées (montants, niveaux, pourcentage, des indemnités de licenciement par exemple ! Mais aussi port des charges
Les députés ont été contraints d’examiner ce texte à l’aveugle car les parties réglementaires ne seront prêtes qu’au 1er mars 2007.
Moins de juges, moins de prud’hommes, moins d’institutions représentatives du personnel, moins de syndicats, moins de garanties pour les contrats de travail, reculs en matière d’hygiène, de sécurité, de conditions de travail, recul pour l’apprentissage (sorti du droit du travail), éclatement du salariat (mineurs, dockers, ouvriers agricoles, enseignants, sortis du code du travail pour être renvoyés vers des codes des familles, de l’éducation, des affaires maritimes, des mines, de l’agriculture, avec des pertes de droit au passage...)
Tous les syndicats s’y sont opposés. Les inspecteurs du travail ont fait le travail de comparaison de la nomenclature des deux “codes”, et révélé les centaines de manipulations effectuées.
Les groupes de gauche, Verts, Pcf, Ps ont mené la bataille et défendu plus de 200 amendements pour essayer de rétablir des droits abusivement supprimés par la prétendue “recodification” : sinon cela serait passé inaperçu.
Martine Billard, Alain Vidalies, Roland Muzeau qui ont mené la bataille ont obligé l’assemblée à prendre plus que de temps que prévu par les méthodes expéditives et antidémocratiques de Xavier Bertrand. Le silence général dans lequel ce massacre du Code du travail avait été plongé puis maintenu a pu être partiellement brisé, et une résistance a pu exister pour le dénoncer.
Députés, ne votez pas ce massacre du code du travail ! Halte à ce coup de force antidémocratique qui met à mal les droits intimes, quotidiens de 16 millions de salariés du privé !
Gérard Filoche, mercredi 5 décembre à 8 h.