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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante de gauche.


6 personnages en quête de hauteur

Publié par prs 57 sur 30 Novembre 2007, 00:00am

Catégories : #un petit tour chez les socialistes

Six "outsiders" pour succéder à François Hollande

LE MONDE | 28.11.07

La question, ils l'évoquent en pesant chaque mot et avec d'infinies précautions. Un an avant l'échéance, plusieurs candidats à la succession de François Hollande, élu il y a tout juste dix ans premier secrétaire du PS, s'activent en coulisse. Ces postulants sont des outsiders dont l'ambition repose sur un pari : le duel attendu entre Ségolène Royal et Bertrand Delanoë, les deux personnalités socialistes les plus populaires dans l'opinion, n'aura pas lieu. L'une comme l'autre, espèrent-ils, finira par renoncer à se hisser à la tête du PS dès le prochain congrès, faute de pouvoir l'emporter dans des conditions favorables.
Si ce schéma devait s'imposer – ce qui, pour l'instant, n'est qu'une hypothèse –, les socialistes devront désigner, plutôt qu'un leader présidentiable, un primus inter pares. Une personnalité neuve, consensuelle, capable de conduire la rénovation du parti jusqu'au congrès de 2010 dans le cadre d'un exercice des responsabilités plus collégial. Profil souhaité : ne nourrir aucune prétention à mener le combat présidentiel de 2012…

RAPPORTS DE FORCE
Personne ne paraissant s'imposer pour interpréter un tel rôle, ils sont quelques-uns à estimer pouvoir succéder à M. Hollande, dont l'autorité est de plus en plus battue en brèche. Les plus en vue sont Pierre Moscovici, Vincent Peillon, François Rebsamen, Michel Sapin, Manuel Valls ou Benoît Hamon.
A l'exception de M. Moscovici et de M. Sapin, ces ambitieux quadras et quinquas n'ont jamais été ministres. Trop jeunes pour appartenir aux éléphants mais rompus aux joutes internes, certains jouent la carte d'un rapprochement Hollande-Royal, quitte à mettre en place un secrétaire général chargé de gérer l'appareil, laissant à un président ou une présidente la fonction de figure de proue du PS et de challenger attitré de Nicolas Sarkozy. D'autres tablent sur la constitution d'une nouvelle majorité.
Conscients que les choix ne se cristalliseront que lorsque les élections municipales n'occuperont plus les esprits des états-majors, les aspirants à la succession de M. Hollande (parmi lesquels on cherchera en vain une femme) affichent discrètement ou ouvertement leur disponibilité au cas où les aléas des rapports de force les placeraient au centre de la mécanique d'un congrès. Aux courses, on dirait qu'ils jouent « placé ».
En attendant, ils soignent leur image auprès des adhérents qui, conformément aux statuts, éliront directement le premier secrétaire du Parti socialiste quelques jours après le congrès de 2008.

Pierre Moscovici
L'ex-bras droit de Dominique Strauss-Kahn a décidé de voler de ses propres ailes. Le député du Doubs (50 ans) et ancien ministre des affaires européennes de Lionel Jospin estime faire partie des « trois, quatre, cinq personnes qui peuvent succéder à François Hollande ». Il annonce la couleur : pas question d'être « un premier secrétaire bidon qui serait là uniquement pour chauffer la place à un présidentiable ».
M. Moscovici dispose en principe du soutien des strauss-kahniens mais sa candidature, outre qu'elle ne peut s'inscrire en appui à un « présidentiable », est tributaire de la formation d'une nouvelle majorité. Le vice-président de la commission des affaires étrangères de l'Assemblée nationale a poli son discours, en particulier sur l'Europe, pour soigner une image consensuelle.

François Rebsamen
Formé par Pierre Joxe, François Rebsamen (56 ans) a longtemps œuvré dans les cabinets ministériels avant d'accéder aux avant-postes. En 2001, il conquiert la mairie de Dijon, en 2005, il devient numéro deux du PS et en 2006 il est codirecteur de la campagne présidentielle de la candidate socialiste.
Outre qu'il peut représenter les intérêts de Ségolène Royal tout en restant proche de François Hollande, il connaît parfaitement le PS et bénéficie du soutien de nombreuses fédérations.
Dans son livre De François à Ségolène (Fayard), il suggère une réorganisation de l'exécutif entre un président (ou une présidente) élu par les sympathisants et un secrétaire général désigné par le parti. M. Rebsamen se verrait bien assurer cette dernière fonction.

Manuel Valls
A 45ans, Manuel Valls veut incarner la génération montante en même temps qu'une refondation radicale du PS. En critiquant François Hollande lors de chacune de ses sorties médiatiques, le député et maire d'Evry (Essonne) se pose en recours et ne s'en cache pas. Engagé parmi les « rénovateurs » sans en être le leader, il a déjà gagné la bataille de la notoriété.
Ses critiques sur « l'absence de travail » ou le « manque de courage » du PS comme ses audaces lexicales (changer le nom du parti, prôner un « social-libéralisme à la française ») lui ont valu beaucoup d'adversaires.
Cela n'empêche pas M. Valls, qui vise sans doute davantage le congrès de 2010 que celui de 2008, de multiplier les prises de position communes avec divers responsables socialistes.

Vincent Peillon
Le débat interne sur la ratification du traité européen simplifié lui a permis à Vincent Peillon (47 ans) de revenir sur le devant de la scène. Partisan du non au référendum en 2005 –sans pour autant faire campagne à l'extérieur du parti–, il a décidé de rallier le camp du oui au traité de Lisbonne, entraînant avec lui un groupe de parlementaires et de responsables fédéraux.
Venu de la gauche du PS et ancien compagnon de route d'Arnaud Montebourg et de Benoît Hamon, il avait soutenu Ségolène Royal pendant la primaire. Il s'efforce de se rendre indispensable. Il a créé l'institut Edgar-Quinet, un outil de réflexion, et il est l'un des seuls à pouvoir réunir partisans de Mme Royal, de François Hollande et des « rénovateurs ».
Son atout : il parle avec beaucoup de monde. Son handicap : ses troupes sont clairsemées.

Benoît Hamon
L'ascension politique de Benoît Hamon, jeune député européen (40 ans) a été brutalement interrompue début novembre, lorsqu'il a démissionné de ses fonctions de secrétaire national au projet européen. Sa proposition de compromis visant à s'abstenir sur le traité européen de Lisbonne lors du congrès venait d'être rejetée.
Formé au Mouvement des jeunes socialistes (MJS), M. Hamon peut prétendre au soutien de son courant, le Nouveau Parti socialiste (NPS), mais aussi à celui des fabiusiens dont il a soutenu le mentor contre Ségolène Royal pendant les primaires de l'automne 2006.
Son discours de gardien du temple socialiste peut lui valoir le soutien de la gauche du PS mais en fait un candidat difficilement présentable pour le reste du parti.

Michel Sapin
« Je ne suis pas demandeur », assure Michel Sapin, 55 ans, rocardien historique et ancien ministre de l'économie de Pierre Bérégovoy. « Il y a deux postes qu'il faut refuser : Matignon et la Rue de Solferino », insiste-t-il.
Pour autant, son nom circule et le député de l'Indre laisse dire. « Tout dépendra des conditions de déroulement du congrès », indique-t-il, précisant que le successeur de François Hollande ne devra pas être « un ectoplasme » mais un véritable animateur, pourvoyeur d'idées pour le PS.
M. Sapin est un parlementaire très respecté, en particulier pour ses compétences dans le champ économique. Il reste lui aussi très proche de M. Hollande et a soutenu Ségolène Royal à laquelle il conseille de ne pas briguer pour l'instant le poste de premier secrétaire. « Pour elle, ce serait trop tôt. »

 

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