Moins que d’autres, les républicains peuvent se voiler la face : la victoire de Sarkozy aux élections présidentielles et les prémisses de la mise en place de sa politique constituent un revers majeur pour l’ensemble des forces de progrès de notre pays. On peut même avancer l’idée que cette défaite fera date et qu’elle constitue une régression qui peut conduire, à terme, à la liquidation du modèle républicain hérité de notre révolution renforcé par les conquêtes sociales de
Cette défaite vient de loin. L’effondrement du « communisme » bureaucratique d’état et le ralliement d’ensemble de la social-démocratie à l’ordre marchand en dessinent la toile de fond. En France, nous sommes désormais entrés en plein dans ce nouveau paysage. La lourde défaite de la gauche à la présidentielle a permis la victoire d’une droite triomphante capable in fine de démasquer son projet : une société dans laquelle il n’est de liberté que pour les capitaux, d’égalité que dans le mépris des faibles, de fraternité que sur les ponts de première classe des croisières de luxe. Désormais, la réaction est capable de s’attaquer au pacte républicain si durement scellé : place aux riches, en quelque sorte !
Au terme de son troisième échec consécutif aux élections présidentielles, la gauche est à fond de cale. D’autant que les candidats socialistes ont été trois fois sanctionnés en édulcorant à chaque échéance davantage leur projet politique, en renonçant un peu plus chaque fois à la transformation sociale, voire en empruntant simplement les thèmes du discours dominant. A entendre les principaux responsables de la direction du Parti Socialiste, cette tendance devrait s’accentuer encore en intégrant dans leur projet ce qui a constitué le fond de commerce de la campagne de Ségolène Royal.
Une politique d’accompagnement du libéralisme aggravé par un recul démocratique puisque la direction du PS semble finalement avoir admis, et même largement épousé pendant la campagne, le présidentialisme d’un régime désormais triomphant qui revient à l’éloigner davantage d’une République dont la souveraineté populaire, l’égalité sociale et la laïcité doivent être les piliers.
Notre propre échec dans notre effort constant pour parvenir à une candidature unique de la gauche de transformation sociale aux élections présidentielles doit, en outre, nous rendre à l’évidence : c’est d’une refondation globale dont la gauche à besoin. Refondation idéologique et refondation politique dans lesquelles les républicains ont un rôle majeur à jouer.
Les forces sont là. Même si les coups sont durs, et le seront plus encore, la droitisation évidente de la classe politique ne trouve pas pareil écho dans notre peuple. La victoire du NON au Traité Constitutionnel Européen, les batailles sociales qui ont suivi, disent assez les potentialités de résistance de notre peuple. Les partis de la gauche et de l’extrême gauche eux-mêmes sont travaillés par la permanence des idéaux républicains.
Mais il est non moins vrai que les configurations politiques actuelles paraissent compromises, peu capables de régénération, voire simplement obsolètes, obnubilées qu’elles sont par leur simple reproduction électorale qui, liée à leur affadissement idéologique, devrait en sus déboucher sur une construction politique ad hoc : l’alliance avec le centre droit. A l’autre bout, la proposition de construction d’une force radicale assurée de camper hors du champ du pouvoir et donc de la transformation, ne répond évidemment pas à la gravité de la situation. Dans pareilles circonstances c’est la question de la création d’une nouvelle force politique qu’il faut poser. Une force à même de redonner à la gauche son rôle historique, celui de la justice sociale, de l’égalité, du progrès et de la démocratie politique et sociale.
Si les républicains ne sont pas les seuls à envisager sérieusement de jeter les fondations d’un nouvel espace politique, ils ont leurs propres raisons d’en affirmer la nécessité. C’est dans une gauche de gauche, pourvue d’une ambition transformatrice majoritaire, ouverte à tous les progressistes, qu’ils seront le mieux à même de redonner force et vitalité aux idéaux même de
C’est pourquoi, fidèles aux idéaux républicains et au mouvement socialiste dans le sens où l’entendait Jaurès, nous affirmons aujourd’hui que nous ferons tous les efforts nécessaires à l’émergence de cette force nouvelle.
Les 100 premiers signataires :
Patrick ALLOUX, PRS 48 ; Jacques ANTONY, PRS 20 ; Hervé ASLAN 92 ; René ASSANDRI, Secrétaire national du MARS-Gauche Républicaine 93 ; Ali AZZALA PRS 50 ; Gilles BAUDIN, MARS-GR 75 ; Tony BERNARD PRS, Maire 63 ; Nicolas BESSEYRE PRS 71 ; Brigitte BLANG PS PRS 57 ;Luc BOQUET MARS-GR 50 ; Alain BOUSQUET, Secrétaire fédéral Gironde du MARS-Gauche Républicaine 33 ; Denis BROUILLET, MARS-GR, universitaire 34 ; Pierre CARASSUS, Secrétaire Général du MARS-GR, Maire de Vaux-Le-Pesnil, ancien député ; 94 Didier CARREZ, MARS-GR, conseiller municipal de Sin Le Noble ; 59 Yves CARROY, PRS, conseiller régional, 63 ; Jean-Yves CHAMPIGNEUL, Principal de collège, 33 ; Jean-Yves CHAUVEAU, Formateur, 17 ; Jérôme CHURLAUD, MARS-GR, enseignant, 93 ; François COCQ, Secrétaire national du MARS-GR, Président de l’AGAUREPS-Prométhée, 94 ; Denis COLLIN, 27 ; Eric COQUEREL, Président du MARS-GR, 75 ; Danièle CROS-RABUAT, 92 ; Jean-Francis DAURIAC, Observatoire de la démocratie ; Pierre DEJEAN, PRS, 78 ; Roland DELATTRE, syndicaliste laïque, 62 ; André DELUCHAT, MARS-GR, syndicaliste. Maire-adjoint de Chevilly-Larue, 94 ; Georges DETRAZ, citoyen, ex MDC, ex MRC, 11 ; Hayat DHALFA, Porte-parole du MARS-GR, 93 ; Frédéric DOISY, MARS-GR, 16 ; Alain DONTAINE, PRS, 38 ; Pierre DUCRET, PRS, 75 ; Frédéric DUFOUR, Editeur, 33 ; Yvan DUPONT, Secrétaire fédéral de
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