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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante de gauche.


28 contre l'ADN, la fin

Publié par prs 57 sur 27 Septembre 2007, 23:01pm

Catégories : #pas content et on le dit!

Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU.

« Dans un chapitre de son roman Madame Bâ, Éric Orsenna conte l’épopée cocasse d’agents consulaires français remontant le fleuve avec une photocopieuse dernier cri pour aller au fin fond du Mali copier des registres d’état civil et ainsi débusquer les fraudeurs. M. Mariani a trouvé mieux ! Foin des considérations éthiques qui en France limitent strictement le recours aux tests ADN : l’immigré, même en situation régulière, est par essence soupçonnable a priori de toutes les fraudes et on ne doit lésiner sur aucun moyen pour l’en empêcher. Et rassurons-nous : ils auront le droit de choisir entre accepter cette indignité ou laisser leur famille au loin. Pourquoi donc, dans cette course au progrès, ne pas songer à expérimenter le port du bracelet électronique pour tout nouvel entrant ? Après tout, quand les bornes de l’odieux sont franchies… »

Mouloud Aounit, président du MRAP.

« La mise en place de cette procédure représente une offense à l’éthique et à la morale. Ce test participe d’une certaine manière à la criminalisation de l’immigration. Il vient parachever un musellement du droit et de cette liberté fondamentale qu’est le droit de vivre en famille. Cette procédure porte un message avec une symbolique très forte où l’immigré est criminalisé. Après sa chosification avec la mise en place de politique des quotas, on le déshumanise complètement. On passe, cette fois, à la criminalisation de l’immigré. Ce dernier n’est pas un objet jetable et corvéable, il doit être aussi un sujet de droit, de respect et de dignité. »

Benjamin Stora, historien.

« C’est incroyable ce système de pensée qui consiste à présenter comme un progrès ce qui n’est, en fait, que de la régression. Le gouvernement dit vouloir accélérer les procédures pour que les enfants rejoignent plus rapidement leurs parents, alors qu’il s’agit clairement d’une mesure pour stopper l’immigration, interdire que les gens puissent se retrouver et détruire les libertés de déplacement. Je suis contre évidemment ! »

Bernard-Pierre Donnadieu et Gilles Katz, intermittents du spectacle.

ADN : contrôle des quotas d’immigration ! Adoption républicaine ? Non ! Démocratie républicaine ? Non ! Nationalisme fasciste ? Oui !

Francine Blanche, secrétaire confédérale de la CGT.

« Ce projet de loi relève d’une attitude raciste vis-à-vis des immigrés qui souhaitent s’installer en France. Les règles qui régissent aujourd’hui les tests ADN dans notre pays s’appliquent dans le cadre de questions judiciaires, en cas de condamnations. Les appliquer, même à titre volontaire, à des immigrés qui demandent le regroupement familial, c’est jeter lsur l’ensemble de la population qui souhaite venir. C’est une atteinte aux droits fondamentaux. Et cela encouragera les mafias. Puisqu’il y a des trafics de papiers, il y aura des trafics de tests ADN. Cette mesure est non seulement inefficace mais, en plus, discriminatoire vis-à-vis des plus pauvres. Comment feront ceux qui sont dans des villages, loin de la capitale ? En réalité, on choisit ainsi les « bons immigrés » qui auront les moyens de se déplacer et de payer pour faire ces tests. Toutes ces raisons font que ce projet de loi est totalement injustifiable. »

Didier Liger, Syndicat des avocats de France.

« On y parle de candidats au regroupement, alors qu’il s’agit de bénéficiaires d’un droit. Il s’agit d’un étranger qui vit en France légalement, qui justifie de ressources, d’un logement adapté, au-delà même des normes communément admises pour la population française, qui ne menace pas l’ordre public, qui est en règle, et qui demande à faire venir son conjoint ou ses enfants. C’est un droit constitutionnel protégé. Sous prétexte d’instaurer un contrôle de connaissance de la langue française, la même loi entend faire des évaluations sur place. Comment fait-on des tests ADN et des évaluations de maîtrise du français au Kazakhstan, pour ne prendre que cet exemple ? Toute cette procédure repose sur l’hypothèse d’états civils falsifiés. Il serait plus juste de dire que l’administration française ne connaît ni ne comprend rien à des états civils qui ne reposent pas sur les mêmes paramètres que les nôtres. Les affirmations péremptoires d’actes d’états civils frauduleux ne reposent sur rien. L’article de loi sur les tests ADN est anticonstitutionnel »

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