Sauver l’honneur et la santé de Roland Veuillet
Les signataires de ce texte ont des divergences politiques importantes, tant sur le plan de l’analyse de la situation que sur celui du projet de société. Toutefois, nous pouvons parfois converger dans la défense de droits individuels et collectifs inscrits dans nos acquis républicains. C’est le cas face à la situation de Roland Veuillet.
Roland Veuillet était conseiller principal d’éducation au lycée Dhuoda de Nîmes. En janvier 2003, il s’est opposé, lors de la grève des surveillants et aides éducateurs, à la demande de remplacement des surveillants grévistes par des élèves majeurs. Il a alors été sanctionné et muté disciplinairement de Nîmes à Lyon dans des conditions qui nous paraissent contestables.
L’avis consultatif du Conseil supérieur de la fonction publique (CSFP) du 25 janvier
Depuis trois ans et demi, Roland Veuillet refuse une sanction qui entache sa dignité personnelle et écorne le droit de grève dans l’Education nationale. Marathonien, il a protesté en parcourant presque
Mais le ministère de l’Education nationale persiste à rester sourd à ses légitimes demandes de réhabilitation. Epuisé à l’extrême, Roland Veuillet a suspendu sa grève de la faim et a recommencé à se réalimenter partiellement, sans surveillance hospitalière, dimanche 18 février au matin, au 57ème jour. Mais il reste déterminé à poursuivre son combat.
Dans cette affaire, on a observé les signes d’un véritable acharnement bureaucratique. Ainsi, de manière inacceptable dans un Etat de droit, Roland Veuillet a été interné arbitrairement dans un hôpital psychiatrique du Vinatier du 13 au 14 février. Fort heureusement, l’impeccable déontologie des médecins psychiatres de cet établissement public a permis sa rapide libération. Mais avec un tel acte insensé, peut-être inspiré par la déraison d’Etat, les traditions humanistes de
On ne peut pas continuer ainsi à pousser un homme, qui a simplement défendu la justice avec ténacité, jusqu’à ses dernières limites avec tant d’inhumanité. L’avis du CSFP doit être suivi par Gilles de Robien. Du moins, dans un premier temps, l’ouverture d’une enquête administrative revenant sur l’affaire selon une procédure réglementaire contradictoire doit être actée, comme le demande Roland Veuillet, confiant dans son bon droit. Si le ministre de l’Education nationale reste muet, nous en appelons au sens de la responsabilité du Premier ministre et du Président de
Mouloud Aounit (militant des droits de l’homme), Clémentine Autain (adjointe au maire de Paris, app.PCF), Olivier Besancenot (candidat à l’élection présidentielle), José Bové (candidat à l’élection présidentielle), Jacques Gaillot (évêque), Jean Lassalle (député UDF), Noël Mamère (député Verts), Gilles Perrault (écrivain), Maurice Rajsfus (écrivain).