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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante du parti de gauche.


NPA : à qui profite leur position ?

Publié le 11 Mars 2009, 00:12am

Catégories : #à gauche - toutes !

(de Respublica, le 6 mars 2009)

Depuis la déclaration annonçant la création d’un front de gauche, fin 2008, en vue des élections européennes, nombre de partis et de militants ont répondu présent. La reformation du front qui donna en 2005 la victoire du Non au référendum sur le TCE soulève tous les espoirs. En effet, ce front de 2005 a démontré qu’au-delà des guerres claniques qui agitent et divisent la gauche depuis des dizaines d’années, le consensus sur le refus radical du système actuel est lui une réalité ; et que cette réalité est une force qui envoie un signal fort et mobilise les citoyens.

Depuis fin 2008, la main a été tendue à tous, y compris en direction du NPA. Les membres du front de gauche ont mis en avant qu’il ne posait aucun préalable et aucune condition à la venue du NPA. À juste titre, la direction du NPA a expliqué qu’elle ne voulait pas d’une alliance fantôme, d’un coup électoral, et a demandé une alliance jusqu’aux élections régionales de 2010 sachant que ce point poserait problème au sein du PC (alors que nous ne connaissons rien de la situation politique qui aura cours en 2010 !). Les discussions ont porté sur les listes électorales, sur la question écologique, sur le refus d’une alliance avec le PS, etc. Force est de constater qu’il y a autre chose qui motive les dirigeants du NPA à l’égard d’un front de gauche.

Vers une division des forces de gauche anticapitalistes

Autant le dire tout de suite : à cette date, malgré les propositions, l’absence de préalables et la clarification dans les discussions, la direction du NPA se complaît en atermoiements face à l’initiative d’un Front de Gauche des forces anticapitalistes. La question devait être discutée lors du congrès fondateur du NPA en février, mais elle fût alors remise à début mars et discutée par les dirigeants du NPA à huis clos.
Rappelons : La direction du NPA mit sur le tapis les régionales de 2010 alors que nous sommes en pleine période de rupture, que l’on ne sait pas où nous en serons dans un an, et que des exemples comme les municipales d’Évreux démontrent qu’un effondrement total du PS est plus que probable s’il y a union des gauches radicales aux européennes. Mais alors la question écologique fît son entrée en scène. Et lorsque celle-ci fût finalement confortée, c’est la question du PS qui revint dans les discussions. À croire que les dirigeants du NPA n’en finissent plus de trouver des conditions et des exigences dès qu’ils se rendent compte que leur position est difficilement fondée. Certains pourraient ironiser :  « à quand des conditions sur la consommation de patates par les militants du Front de Gauche ? »… si l’enjeu n’était hélas aussi grave…
Lorsque les dirigeants du NPA voient qu’à une exigence de leur part, le Front de Gauche ou le PG apporte un oui clair, apparaît alors une nouvelle condition pour faire tourner la montre. Le ridicule ne tue pas… car c’est hélas ce qui ressort de ces ronds de jambes. Et au fil des mois, une logique se met à jour : celle de l’attentisme, du repli sécuritaire.

La direction du NPA face à des élections à seuil

Que veulent les dirigeants du NPA ? Les élections européennes sont des élections à seuil. Faire moins de 7 %, c’est n’avoir aucun élu ! Et dans la plupart des zones du découpage électoral pour les européennes, ce seuil est de 9 %, et ce seuil monte même jusqu’à 15 % dans la région centre. Serait-ce que la direction du NPA vise le score nul… ? Un baroud d’honneur ? Le seul comptage des voies ? ! Voilà qui est étrange lorsque l’on veut des lois contre les profits, des lois contre une Europe libérale, des lois pour l’école, des lois pour une meilleure protection sociale… Pour tout cela, il faut des élus. Et que dire aux français pour les élections régionales de 2010 ? Quel message les militants du NPA donneront-ils aux citoyens qui souffrent ? «  Nous aurions pu renverser le PS, mais notre direction n’a pas voulu d’un Front de Gauche car cela aurait pu donner des élus à la gauche de gauche ! Et nous ne sommes pas un parti de gouvernement. »… Est-ce cet attentisme qui va changer la vie des gens ? Relever les minima sociaux ? Soumettre les profits à l’impôt ?

Évariste

 

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