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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante du parti de gauche.


l'irlande vue côté jean-luc

Publié le 22 Juin 2008, 23:01pm

Catégories : #référendum

Les suites du vote irlandais sont décisives. Car ce « non » là, parce qu’il vient à la suite de ceux de la France et des Pays-Bas ne peut être confondu avec aucun autre épisode du passé. Même avec l’épisode irlandais des lendemains du « non » au traité de Nice en 2001.
Les Eurocrates arrogants et l’armée des eurobéats fanatisés qui tiennent le haut du pavé institutionnel ont certes en main toutes les manettes. Ils peuvent tout, hier comme aujourd’hui. Mais on commence à lire dans la presse « oui-ouiste » les échos de la lassitude d’avoir à faire continuellement le service après-vente des « euros-stupides » qui vendent si mal leur marchandise. Et parmi les politiques les plus « habités », il y a aussi du mou dans le genou. Seul un Pierre Moscovici peut affirmer sans blêmir que le non irlandais est « la victoire de l’Europe libérale ». Bienvenue chez Big Brother et le monde d’Orwell cher Pierre ! Le ministère de l’amour y gère la guerre et le traité de Lisbonne y organise la transition au socialisme … Hormis celui-là, on dirait pourtant qu’il y a de la place pour être entendu.

La réponse au « non » irlandais va-t-elle se limiter à obliger les Irlandais à voter de nouveau ? Il faudra alors préciser : « jusqu’à ce qu’ils votent oui ». Alors nous saurons ce qu’est devenu le projet d’Union européenne. Un projet autoritaire. Léonid Brejnev reçoit des libéraux une confirmation posthume inattendue : sa théorie de la « souveraineté limitée » est dorénavant la règle pour les peuples qui mettent un pied dans l’Union. Cette plaisanterie est destinée à tirer la sonnette d’alarme. Les Irlandais sont, par comparaison aux vieilles nations fondatrices de l’Union européenne, une nation jeune, constituée aux prix du sang et des larmes contre une domination voisine, celle des Anglais. Imaginons quand des pays comme la Pologne ou la République tchèque se mêleront un jour de dire « non » … Pour tous ceux-là il est probable qu’il est pire d’avoir à faire à un nouvel empire qui ne vous reconnaît que le droit de dire oui qu’à n’importe des aspects négatifs de l’Union. Si l’Union européenne continue le processus de ratification, ce sera pour encercler l’Irlande et la contraindre à dire oui. Alors l’Union européenne cessera d’être une réunion libre de peuples libres. Que la contrainte diplomatique remplace les chars est une affaire seconde. Restera la contrainte. Le seul avenir, la seule méthode possible pour l’Europe politique, après les échecs sanglants de toutes les tentatives des siècles précédents qui reposaient sur la force, c’est la démocratie. La démocratie. La souveraineté du peuple. Il existe une solution démocratique à l’impasse actuelle. Elle est simple. Traditionnelle. Ce n’est pas la révolution. Ce n’est pas la guerre. Ce n’est pas une Convention médiévale à la Giscard. Ca coûte moins cher qu’une seule réunion du Congrès du Parlement français à Versailles (nous en avons eu 8 aux cours des 10 dernières années). C’est tout bête. Il suffit de donner au prochain parlement européen un mandat institutionnel. Comme ce Parlement est élu au même moment dans toute l’Europe, que ce sera en juin 2009 prochain, cette méthode est à la fois démocratique et à portée de main. Comme le mandat de ce Parlement ira jusqu’en 2014, sa durée s’achève précisément à la date à laquelle devrait s’appliquer le traité de Lisbonne. On ne perdra donc pas un seul jour, ni un seul euro. Mais on gagnera tout en légitimité démocratique. Il est possible qu’on ignore ma proposition. Il est possible qu’on me la refuse. Mais il faudra dire pourquoi. Et que se taisent ensuite à jamais les hypocrites qui viennent sans cesse nous dire « mais vous savez bien qu’il n’y a pas de plan B ». Aujourd’hui on est au plan C. Encore un effort. A la lettre D, c’est le début de démocratie. Encore une gifle aux eurocrates et c’est gagné. L’occasion fera le larron. 

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