Le sang est humide encore Sur le vieux manteau royal, Qu’un vert feuillage décore, Elle a pris les avirons. La grand’ ville s’est vengée D’un demi-siècle d’affronts, De sa galère outragée Un monument triomphal. Français, à ta victoire Ose étendre les droits. Et fondre le trône des rois. Tu peux, aux rayons de ta gloire, Réchauffer les cœurs les plus froids, Trompant tous les calculs étroits, Oublions ici les crimes Des sicaires, des tyrans, Pour tes dévouements sublimes, Que le peuple offre en ses rangs. Est-il haut fait qui balance L’héroïsme si nouveau De cet enfant qui s’élance Enroulé dans son drapeau. Français, etc. La mort aveugle moissonne, Rapide comme l’éclair, Au vol du plomb l’air frissonne, Le fer rencontre le fer. Du sol que les morts recouvrent, Semblent sortir des vengeurs. Les portes du palais s’ouvrent, Salut, et place aux vainqueurs. Français, etc. | Des ouragans populaires Le complice officiel, Ce grand fauteur de colères, Le soleil manquait au ciel, Mais, s’armant pour notre cause, L’aquilon s’est déchaîné Par le souffle de ventôse, Le trône est déraciné. Français, etc. Alors, comme par magie, Surgit du sein des pavés, Un pouvoir grand d’énergie, Pouvoir d’hommes éprouvés. Au timon leur main est sûre, Rien ne peut les désunir, Et leur passé nous assure Leur marche dans l’avenir. Français, etc. Chaque peuple tord sa chaîne. Qui retiendra le lion ? Le champ semé par la haine Produit la rébellion. C’est l’heure de la récolte, Ah ! Que pour l’humanité Le chemin de la révolte Mène à la fraternité ! Français, etc. Ch. Gille |