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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante de gauche.


Une révolution sur les Champs-Élysées

Publié par Brigitte Blang sur 23 Juillet 2019, 09:11am

Catégories : #histoire et histoires

Une révolution sur les Champs-Élysées

23 juillet 1989 Une révolution sur les Champs-Élysées

1989, bicentenaire de la Révolution. Grand moment de folie dans tout le pays. Tout le monde voit la vie en bleu blanc rouge. On vendait tout et n’importe quoi estampillé Révolution : les bonbons, le chocolat, les cahiers, les tee-shirts, les caleçons de bain. C’en était presque indécent, quand on pensait à la portée de l’événement qu’on commémorait. Dans les écoles, on avait planté des arbres de la Liberté. Pour les plus jeunes d’entre vous, c’était comme la Coupe du Monde de football 1998. En plus fort.

Et comme tous les étés, début juillet était parti le Tour de France. Le grand spectacle populaire et gratuit que tous les Français s’approprient, chaque année. En souvenir de sa premier vélo. Le 14 juillet, 200 ans après le début de la plus grande Révolution qui soit, un Français, Vincent Barteau, gagne l’étape de Marseille. Quel symbole ! Tout semble possible. Tout était possible en 1989. Même une pyramide dans la cour du Louvre… Surtout qu’au départ de la dernière étape, celle qui couronne le vainqueur, le maillot « tout en or » est posé sur des épaules françaises, justement.

Les épaules, c’étaient celles de Laurent Fignon. Il a déjà remporté deux fois le Tour, en 83 et en 84. Il portait des lunettes, alors on l’appelait le prof, ou l’instit, parce qu’il avait le bac, en plus des lunettes !... Ça faisait rire les journalistes de la télé.  C’est après que l’histoire est devenue moins drôle. Cette dernière étape, un contre-la-montre, dans Paris en liesse, Paris tout encore ébloui de la grande parade du 14 juillet. Et prêt à s’emballer à nouveau pour ce garçon courageux. Dès le début, pourtant, il n’apparaît pas au mieux de sa forme, Fignon. Il grimace, il s’accroche. Et juste devant, à le grignoter, un Américain, Greg LeMond, l’air pas trop sérieux, mais monté sur un vélo de science-fiction, avec un guidon complètement surnaturel. Un guidon de triathlon, nous a-t-on dit. Un guidon pas vraiment homologué, saura-t-on plus tard. Beaucoup plus tard. La fin a été pathétique. Fignon vidé, à bout de souffle, exsangue, livide, au bord de la syncope. Et puis tout à coup, LeMond qui hurle sa joie… Il a gagné. Pour 8 secondes… 8 petites secondes. Soit 80 mètres sur les 3250 km du parcours. Ce soir-là, il ne s’est pas trouvé grand monde pour célébrer cette victoire. Celle d’un Américain venu nous « voler » le Tour de notre Bicentenaire. Déjà, 20 ans plus tôt exactement, ils avaient gagné la course à la Lune. Mais ces 8 secondes-là, il nous faudra encore bien du temps pour les oublier…

Brigitte Blang

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