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le blog de brigitte blang

l'actualité politique vue par une militante de gauche.


Le vent se lève. Il faut tenter de vivre…

Publié par Brigitte Blang sur 13 Mai 2018, 09:11am

Catégories : #un peu de ciné - de lecture - de culture

Le vent se lève. Il faut tenter de vivre…

ARTE est bien bonne. ARTE diffuse tout au long du Festival de grands moments de bonheur cannois. Ce soir, c’est Ken Loach qui s’y colle. C’était en 2006, pour sa première Palme. Une autre viendra plus tard et nous en reparlerons.

Mais là, vous allez avoir droit à du Loach pur jus. Vous savez bien, nos amis britanniques, quand ils se mêlent de faire du bon cinoche, c’est tout de suite du grand cinoche. Et l’occasion de vous donner à lire ce que j’écrivais il y aura bientôt 12 ans… Déjà 12 ans. Et ça n’a pas pris l’ombre d’un coup de vieux. Promis. Je ne vous en dis pas trop. Je sais que certains ne l’ont pas encore vu.



Cette fois, c'est dans l'Irlande des années 20, celle de la guerre d'indépendance que nous plongeons, à travers l'histoire de deux frères, que le destin et le conflit vont séparer. Toutes les luttes pour la Liberté se ressemblent et l'expérience française en Algérie est très proche… L'exécution brutale (y a-t-il des exécutions qui ne soient pas brutales ?) d'un Irlandais par l'armée britannique va décider un jeune médecin à rejoindre l'IRA, où se bat déjà son frère. On suivra le parcours de ces deux-là, jusqu'à la rupture inéluctable, la guerre civile, les trahisons, les renoncements, et enfin l'échec incontournable.


     L'histoire est brûlante, actuelle, universelle, et ce film est noir, et amer, résolument…On pense bien sûr à « Land and Freedom », déjà si lucide sur une autre guerre désespérée, en Espagne. Les mêmes affrontements idéologiques, les mêmes personnages purs, droits, entiers, les mêmes déceptions, aussi, quand les leaders se trompent de chemin.


     On ne sera pas étonné de trouver Ken Loach de ce côté-là du conflit, du « côté des terroristes » lui a reproché la presse de son pays. On n'en attendait pas moins de cet artiste intransigeant, qui n'oublie jamais, à longueur d'entretiens, de fustiger Margareth Thatcher, évidemment, mais surtout Tony Blair, regrettant au passage la disparition programmée d'un vrai parti travailliste en Grande-Bretagne, soutenant les mouvements d'opposition à la guerre en Irak, appelant de ses vœux l'unité à Gauche, oui, mais vraiment à gauche ! (tiens ! ça ne vous rappelle rien ?) et la renaissance d'un mouvement syndical sans compromission. Car, dit-il « un film ne peut rien s'il n'existe pas d'organisation politique ». Polémique, décidément polémique.


      Voilà « le vent qui se lève ici annonce les orages et apporte un goût de cendres ». (Jacques Morice dans Télérama, lorsque le film est sorti en 2006).

Peut-être, à la fin, tordant encore vos mouchoirs au creux de vos mains, penserez-vous aussi : « No bravery, only sadness » ? 


 

Brigitte Blang

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