Vous êtes un paquet à me demander un avis sur les feux de forêts dans le Sud.
Outre le fait que je suis certainement moins qualifiée pour sentencer que beaucoup d'autres (et je pense ici tout spécialement à mes amis de l'ONF, car ce n'est pas parce qu'on a commis un tout petit livret sur la forêt qu'on en sait beaucoup plus long que tous les autres ), je dois avouer que tout ce que je lis ici et là me laisse terriblement dubitative.
Alors nous, ici, on a fait ce qu'on sait faire : aller chercher l'info à la source auprès de ceux qui savent. Mes copains syndiqués par exemple, qui ont, eux, de quoi dire. Et personne ne leur donne la parole pour donner leur sentiment sur ce qui se passe vraiment. Ils n'ont pas le temps, les médias, tout occupés qu'ils sont à interroger les campeurs en short qui râlent fort dans les micros.
.D'abord et avant tout, savoir que la forêt méditerranéenne a toujours brûlé. Quand j’étais gamine, on partait en camping du côté d’Hyères. Eh bien déjà en ce temps-là ça cramait sévère. Sauf qu'avec la concentration outrancière des habitations, le moindre feu de broussailles devient un danger pour les humains posés là.
Le pourquoi de la chose ? On vous dit mégot, négligence, malveillance. Peut-être. Comment savoir ?
Ce qui est bien réel, en revanche, c'est qu'il a plu ce printemps. Et que la pluie qui tombe, ça donne de l’herbe qui pousse. Laquelle devient du foin. Si on ajoute à ça la chaleur et la sécheresse, le foin, il n’attend que trois fois rien pour s’enflammer. Parfois c’est un mégot. Parfois pas.
Entre le sol et le feuillage des arbres, que mes potes à moi que j'ai nomment le houppier (c'est joli, non ?), le sous-bois va servir de mèche.
Sur un sol nu, ou s’il n’y a pas de foin, on jette autant de mégots qu’on veut, pas de feu…
Seulement, en même temps que diminue le pastoralisme (moins de troupeaux « débroussailleurs » pour faire joliment place aux villas des vacanciers), diminuent aussi les crédits, et les effectifs des employés de l’ONF censés être formés pour prévenir ces catastrophes, en amont.
Ce qui est inquiétant pour l’écosystème, et davantage que pour les touristes, (sans vouloir être désagréable) c’est la fréquence des incendies. S’ils ne reviennent que tous les 15 ans, la nature sait faire. Tous les 5 ans, c’est moins sûr.
Laissons le temps à l’écosystème de se refaire une santé. Quelques dizaines d’années sans agression, et le tour est joué. Encore faut-il que les promoteurs le décident… Et ça, c’est loin d’être gagné.
En attendant, saluons l’efficacité et le courage des sapeurs-pompiers. Ces gars-là méritent certainement davantage notre intérêt que bien des stars d’ici ou de plus loin.
Brigitte